C’est une expédition hors norme qui vient de se terminer, la plus grande jamais menée au Pôle Nord. Après plus d’un an dans l’Arctique, le brise glace « Le Polarstern » a regagné l’Allemagne hier avec des milliers de données et d’échantillons pour mieux comprendre cette région du monde.
Le Polarstern a dérivé avec les glaces du Pôle Nord pendant plus d’un an
Et ce sont plusieurs centaines d’experts de 20 pays différents qui se sont relayés sur le navire durant 389 jours précisément. Une immersion en plein océan Arctique, au milieu des glaces. Une expédition inédite à laquelle a participé le français Hans-Werner Jacobi, spécialiste des processus chimiques en milieu polaire et directeur de recherche au CNRS, à l’institut des géosciences de l’environnement de Grenoble. Il salue cette expérience inédite « avec des mesures in situ sur la banquise, en compagnie d’un tel groupe de chercheurs ».
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Le navire, le brise-glace allemand le Polarstern s’est laissé glissé pendant plus d’un an avec les glaces, selon la dérive polaire. Les scientifiques travaillaient à la fois sur le bateau et sur la banquise où un camp avait été installé, une banquise qui disparaît à vue d’œil. Le chef d’expédition, le climatologue allemand Markus Rex l’a résumé ainsi : « nous avons pu voir comment la glace disparaît et dans les régions où il devrait y avoir de la glace d’une épaisseur de plusieurs mètres, il n’y en a plus… La banquise arctique est en train de mourir et si le réchauffement climatique se poursuit comme aujourd’hui, nous aurons dans quelques décennies un arctique libre de glace durant l’été. Cela aura un impact majeur sur le climat dans le monde ».
Les scientifiques du Polarstern publieront leurs observations d’ici 1 ou 2 ans
Le français Hans-Werner Jacobi a lui passé 3 mois sur le bateau pour étudier les échanges entre les gaz à effet de serre, le CO2 ou le méthane par exemple, et l’Arctique. D’autres chercheurs se sont concentrés sur la banquise, sur l’océan. L’objectif est de comprendre les processus à l’œuvre dans cette région qui se réchauffe 2 fois plus vite que le reste de la planète.
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Une expédition menée évidemment dans des conditions exceptionnelles avec une température jusqu’à -50 degrés, les ours polaires et la nuit. Il faudra 1 ou 2 ans pour avoir les premières publications scientifiques de l’expédition mais les données récoltées au Pôle Nord vont alimenter pendant 30 ans les chercheurs du monde entier…
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