Le 11 mai est la journée mondiale des espèces menacées, et il n’y a pas que les éléphants ou les grands singes qui sont en voie de disparition. D’autres espèces beaucoup moins connues mais toutes aussi essentielles sont menacées, c’est le cas des vers de terre, ces auxiliaires qui travaillent pour nous dans la pénombre des sols.
Les vers de terre, infatigables travailleurs du sols, permettent le recyclage de la matière organique
Une prairie peut compter par hectare jusqu’à deux tonnes de vers de terre, c’est une vraie armée invisible qui joue un rôle essentiel sur les sols, notamment en décomposant la matière organique, comme le souligne Céline Pelosi, chercheuse à l’INRAE : « ils permettent le recyclage de cette manière organique et sa mise à disposition pour d’autres vivants du sol (…) les lombrics permettent également la fragmentation et l’enfouissement de cette matière organique dans les sols, donc de mélanger le minéral et l’organique ». Le travail des lombrics contribue donc à la fertilité des sols, d’autant plus que ces vers de terre sont des laboureurs du sol infatigables qui creusent des galeries ce qui permet le passage de l’air et la régulation de l’eau en surface.
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Pesticides : L’usage massif de phytosanitaires présente un risque élevé pour les populations de lombrics
Malheureusement, l’abondance de ces vers de terre a considérablement diminué ces 60-70 dernières années, notamment sous l’effet de l’utilisation massive de produits phytosanitaires qui attaquent directement ces animaux. La situation est préoccupante selon Céline Pelosi : « sur la base de la concentration dans les sols, la moitié des échantillons présentent un risque élevé pour la reproduction des vers de terre (…) potentiellement cela a des effets sur les développement des espèces et leur fonction dans les sols ».
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Dans une autre étude publiée la semaine dernière, les chercheurs ont compilé plus de 400 analyses sur l’impact des pesticides. Dans 71% des cas, les molécules nuisent considérablement aux invertébrés, dont les vers de terre. Le travail du sol, avec le labour notamment et la compaction du sol par les engins agricoles impactent également les vers de terre. C’est donc pour les protéger que certains agriculteurs passent progressivement à l’agriculture de conservation, des nouvelle méthodes diminuant les interventions mécaniques et le retournage des sols ce qui favorise le retour des communautés de lombrics. Les vers de terre font donc preuve de résilience, à condition évidemment d’accompagner les agriculteurs dans ces démarches de protection des sols et d’agroécologie.
Baptiste Gaborit
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