C’était une des réponses d’Emmanuel Macron suite à la crise des Gilets jaunes. La convention citoyenne pour le climat rend sa copie ce weekend, après neuf mois de travail. 150 citoyens et 150 mesures pour répondre à l‘urgence climatique.
Ecoutez 3 minutes pour la planète de Baptiste Gaborit:
La convention citoyenne veut interdire la mise en location une passoire énergétique à partir de 2028
Réduire les émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2030. Tel était l’objectif des 150 citoyens, tirés au sort et volontaires pour participer à cette expérience inédite et répartis en 5 groupes : se loger, se nourrir, se déplacer, consommer et produire. Grégoire Fraty est un des 150 citoyens : « On nous avait donné une mission. On l’a remplie. On a produit énormément de mesures concrètes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, dans un esprit de justice sociale. On a pensé à tous les leviers pour mettre cela en place ».
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Lui a participé au groupe se loger, qui dévoile des propositions très ambitieuses, notamment sur le sujet de la rénovation thermique des bâtiments et des logements, qui serait obligatoire avant 2040. Obligation aussi de rénover au moment d’une transaction à partir de 2024, interdiction de mettre en location une passoire énergétique à partir de 2028… Des propositions également pour réduire l’artificialisation des sols.
La proposition de réduction de la vitesse sur autoroute de 130 à 110km/h fait polémique
Le transport est le secteur qui pèse pour un tiers des émissions de gaz à effet de serre en France. Les 150 proposent d’augmenter les bonus pour les véhicules propres, renforcer le malus pour les autres ou encore interdire la commercialisation des véhicules les plus émetteurs dès 2025. « La pollution par les transports, c’est 30% des rejets de CO2 en France. La voiture individuelle, c’est 50% de ces 30%, détaille Mélanie Cosnier, qui fait partie du groupe se déplacer. On a souvent l’impression que c’est l’avion qui pollue beaucoup. En fait, il ne représente que 4% des émissions des transports en France« .
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Le groupe propose également de réduire la vitesse sur autoroute de 130 à 110 km/h. Une proposition qui a fait polémique au sein de la convention. Pêle-mêle, citons également la baisse de la TVA sur les billets de train, l’interdiction de la pub pour les produits les plus polluants ou encore la création d’un éco-score présent sur tous les produits pour rendre compte de leur impact carbone. Ces mesures ne sont pas définitives, elles vont être votées ce weekend par les citoyens. Mais il faut les prendre comme un paquet opérationnel pour Mathilde Imer, membre du comité de gouvernance de la convention.
Emmanuel Macron n’est pas fermé à l’idée d’un référendum à choix multiples sur certaines propositions
« Souvent les 150 n’ont pas été d’accord ensemble. Mais aujourd’hui, il y a une feuille de route opérationnelle pour faire cette transition écologique. On a pas 150 Français d’accord, parce qu’ils sont représentatifs de la diversité du pays. Mais ce sur quoi ils le sont, il n’y a aucune excuse pour ne pas y aller ». Et à y aller dès maintenant si possible, puisqu’un tiers de ces mesures sont présentées avec une traduction législative. « Dès que cela est traduit juridiquement, cela signifie que cela peut être mis en place maintenant ».
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« Si une mini-France est d’accord, et que le gouvernement s’est engagé à passer sans filtres les propositions à référendum, au Parlement ou par la voie réglementaire, il n’y a pas de raisons d’attendre ». Le président Emmanuel Macron n’est pas fermé à l’idée d’un référendum à questions multiples, donc sur plusieurs mesures, comme par exemple sur la rénovation obligatoire des logements.
Baptiste Gaborit