Bordeaux vient de rentrer dans la traditionnelle saison de la vente en primeur. Un évènement particulièrement important pour le monde du vin parce qu’en plus de donner une valeur au millésime, cela permet de faire rentrer de l’argent dans les caisses.
La saison des ventes en primeur est le premier moment de vérité. C’est à cette occasion que les négociants mettent en vente une partie de la récolte de l’année passée, qui ne sera livrée que dans 18 à 24 mois.
A cette occasion, les plus grands crus classés ne mettent pas en vente beaucoup de caisses, mais ils en proposent et cela permet de fixer une sorte de prix étalon. Les crus moins prestigieux vendent, eux, une part majeure de leur récolte. Souvent même plus de 50% et parfois jusqu’à 90%.
Certains évoquent un millésime historique pour 2022
L’apport de cash est très important. Plutôt que de vendre les bouteilles caisse par caisse, on vend d’un seul coup une bonne partie. Cela va financer les investissements de la nouvelle année. Mais le négociant est plus qu’une sorte de banquier, c’est aussi un grossiste-distributeur.
A lire aussi
Il a des clients souvent dans le monde entier et propose un choix très riche. Certains négociants vendent même des vins du reste du monde, et ils distribuent. Ils s’occupent en quelque sorte du marketing et de la distribution auprès des cafés-hôtels-restaurants et des particuliers. Ce sont de vrais partenaires qui, bien sûr, prélèvent une commission. Mais seuls les plus puissants – qui ont une marque incroyable – peuvent se passer d’eux et tout gérer directement.
Comment s’annonce le millésime 2022 qui est mis en vente en ce moment ? Les Bordelais vous disent tous les ans que c’est un cru exceptionnel et qu’il ne faut pas le rater. Cette année, ça a l’air d’être exact. Certains évoquent un millésime historique, un peu comme le 1982. Un millésime qu’on ne retrouve que tous les 40 ans.
Les acheteurs asiatiques reviennent en nombre
Il faut toujours consommer avec modération et ne pas s’emballer, mais il est vrai que l’an dernier, il a fait beau, sec et pas trop chaud la nuit. Des conditions idéales. Par conséquent, les prix montent de 15 à 30% après une période un peu plus calme sur le front tarifaire.
A lire aussi
Il y a plein de crus très bons à 40 euros, alors que le moindre Napa Valley de qualité est à 80 dollars… Mais si Bordeaux a le sourire, c’est aussi parce que les acheteurs asiatiques reviennent en nombre, que les Américains qui peuvent profiter d’un dollar fort sont là, et parce que les Anglais achètent beaucoup.
Les Français, même s’ils consomment de moins en moins et ne jurent pas que par le Bordeaux, restent des grands amateurs de vins.
David Barroux