Si Michelin fait une telle promesse, c’est parce qu’il a besoin de rassurer ses ouvriers qui s’inquiètent. En 10 ans, le géant du pneu a fermé 10 usines en Europe et réduit ses effectifs de 5.500 postes.
Michelin : déjà 4 fermetures d’entreprises en France depuis 2009
En quelques semaines il vient d’annoncer la fermeture d’un site en Allemagne et d’un autre en Vendée, à la Roche-sur-Yon. Ce sera la quatrième fermeture en France depuis 2009 et comme Bibendum a encore plus d’une vingtaine d’usines sur le Vieux continent, les cols bleus se demandent si les fermetures ne vont pas se poursuivre petit à petit.
Pourquoi Michelin a promis hier qu’ils ne fermeraient pas de nouvelles usines en France dans les trois à cinq prochaines années ?
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— ? Radio Classique ?️ (@radioclassique) October 17, 2019
Pourquoi Michelin ferme autant d’usines en Europe ?
D’abord parce que son marché c’est le monde. Michelin ne réalise plus que 39% de son chiffre d’affaires en Europe. Du coup, depuis des années, le groupe a augmenté ses capacités de production à l’étranger pour se rapprocher de ses marchés. Parce que transporter des pneus c’est compliqué. Ca prend de la place, y a plein de vide. L’autre problème c’est que comme Michelin est un vieux groupe européen, il a tendance à avoir de grosses usines très productives et modernes à l’étranger et plein de petites usines vieillottes en Europe. Le groupe a investi pour les moderniser mais il reste pénalisé par les coûts de production qui restent plus élevés en Europe. Du coup, ici, il a besoin de produire moins et de produire mieux. Dans moins d’usines, plus grosses, plus modernes, plus polyvalentes.
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Est-ce que Michelin pourra tenir sa promesse de ne pas fermer d’autres usines ?
Les promesses n’engagent souvent que ceux qui les croient. Michelin c’est un champion français qui va bien. C’est un leader sur le haut de gamme, ils essayent de se différencier en vendant des pneus plus chers mais qui dureront a priori plus longtemps. Mais cette stratégie de valeur peut avoir un impact négatif sur les volumes et donc sur la production. Depuis des années, en Europe, les concurrents chinois montent en puissance. Sur le marché du remplacement, leur part de marché est passé de presque rien en 2010 à environ un tiers des ventes. C’est énorme. Si les Chinois continuent de progresser en volume et qu’ils progressent en même temps sur le plan de la qualité et c’est possible car ils ont par exemple racheté Pirelli… Michelin aura du souci à se faire et donc ses ouvriers aussi.
David Barroux