La Banque de France a publié ce lundi ses nouvelles prévisions économiques. Si elles ne sont pas très réjouissantes. elle laissent tout de même entrevoir une embellie pour l’an prochain.
Il y a deux bonnes nouvelles. La première – si l’on ose dire – c’est que l’institution confirme que la France échappera à la récession qui frappe certains de nos voisins, à commencer par l’Allemagne. La seconde bonne nouvelle est que l’inflation devrait franchement piquer du nez l’an prochain.
La Banque de France l’attend autour de 2,6%, soit la moitié de ce qu’elle devrait être cette année. Cela devrait redonner un peu d’air aux ménages. Mais une fois qu’on a dit cela, il faut bien reconnaître qu’on a fait le tour des annonces positives.
60.000 emplois potentiellement détruits en 2024
Car du côté de la croissance, il ne faut pas attendre grand-chose. Non seulement cette année, ça on le savait déjà. Mais aussi l’an prochain et sans doute la suivante. Alors que Bercy table sur une progression de l’activité de 1,4% en 2024, la Banque de France se limite à 0,9%. Et 2025 ne devrait pas marquer un net rebond.
La France risque en réalité de se retrouver prise au piège d’une croissance molle, et cela aura deux types de conséquences. D’abord, sur le marché du travail. A ces niveaux de croissance, le niveau de chômage repartira forcément à la hausse. Dès l’an prochain, l’économie française pourrait détruire jusqu’à 60.000 emplois, de quoi ramener le taux de chômage autour de 7,8% fin 2025. On est bien loin de l’objectif de plein emploi du gouvernement.
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L’autre conséquence, c’est évidemment sur les finances publiques qu’elle se fera sentir. Pour amortir le choc de la guerre en Ukraine sur les entreprises et les ménages, l’Etat a beaucoup dépensé, creusant ses déficits et alourdissant sa dette. Pour se refaire, il tablait sur un rebond de la croissance qui ne viendra manifestement pas. Cela risque bien d’entraver l’action publique, au moment où la transition climatique et les mutations économiques qui l’accompagnent la rendent particulièrement nécessaire.