L’agence de voyage Thomas Cook est en faillite !

L’information est tombée pendant la nuit, Thomas Cook la plus vieille agence de voyage du monde est en faillite. Tous les vols de la compagnie sont annulés, les boutiques sont fermées, les nuits d’hôtels annulées…

Mise en place d’opérations de protection et de remboursement des clients de l’agence Thomas Cook.

Au total on estime que 600.000 personnes qui sont actuellement parties en vacances avec les services de Thomas Cook se retrouvent le bec dans l’eau souvent à l’étranger. Hier, des hôteliers en Tunisie ont même pris en otage des touristes de peur de ne pas être payés. La Grande-Bretagne a prévenu qu’elle allait rapatrier ses 150.000 citoyens qui se trouvent coincés à l’étranger. Ça va être la plus grosse opération de sauvetages de Britanniques depuis la débâcle de Dunkerque.

 

Pourquoi Thomas Cook fait faillite ?

C’est tout le symbole de l’évolution du tourisme moderne. Thomas Cook est né en 1841 en pleine époque victorienne, en même temps que le chemin de fer. Cet entrepreneur Britannique a été le premier à comprendre qu’avec l’essor des voyages, il y avait la place pour des intermédiaires qui s’occupaient de tout. Du transport mais aussi de l’hôtel. Le groupe a inventé le concept de l’agence de voyage et a surfé sur le boom du tourisme. Il a transporté les riches puis les classes moyennes de plus en plus loin. Mais l’industrie du tourisme a évolué et s’est segmentée. Aujourd’hui, beaucoup de touristes sont plus autonomes, ils passent par Ryanair et Airbnb. Et d’autres sont plus exigeants. Ils ne veulent plus d’un tourisme de masse standardisé mais d’offres sur mesure. Du coup, Thomas Cook a beau avoir encore près de 20 millions de clients par an, ils ont quand même perdu une masse de clients potentiels et beaucoup de clients rentables.

 

Mais est-ce que cela veut dire que toutes les agences de voyages sont condamnées ?

Non. Thomas Cook est aussi victime de ses propres erreurs. L’entreprise a essayé de rattraper son retard sur Internet en multipliant les acquisitions hasardeuses et couteuses. Ils ont aussi accumulé beaucoup trop de dettes. Du coup, ils se sont retrouvés dans une position particulièrement vulnérable. Ils avaient moins la capacité d’encaisser les chocs comme la hausse du prix du pétrole, les tensions liées au terrorisme ou au Brexit. En plus comme c’était un groupe intégré de manière verticale avec plein de branches, ils avaient des coûts fixes très élevés. Les agences plus petites, plus pointues, offrant un service plus personnalisé peuvent s’en sortir. Mais la compétition est plus rude dans le tourisme.

 

Plus d’articles sur le décryptage économique de David Barroux