Immobilier : Les prix commencent à baisser dans toute la France

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Depuis le temps qu’on en parle, il fallait bien que ça arrive : les prix de l’immobilier reculent. Mais attention, ils ne s’effondrent pas.

 

Selon la Banque de France, le taux de crédit moyen était de 2,2 % en janvier

Les prix ont reculé de 0,1 % en février et de 0,2 % depuis le début de l’année. C’est ce qu’indiquent les indices MeilleursAgents et Les Echos. Il s’agit d’une moyenne bien sûr. Pour un appartement de 200.000 euros, cela fait une remise de 400 euros. C’est peu, mais c’est tout de même le signe que l’euphorie de ces dernières années est terminée. A Paris et dans les grandes villes, le recul était déjà perceptible ces derniers mois, mais il s’est étendu en zone rurale avec des baisses de l’ordre de 0,4 %. Ce sont les villes de province, où il fait bon vivre, qui enregistrent les replis les plus notables, comme Nantes, Lille ou Lyon avec des baisses qui avoisinent ou dépassent les 2%. Alors, pourquoi les prix flanchent-ils ? Le premier responsable, c’est la hausse des taux. Fini les emprunts à des niveaux de taux très bas qui ont boosté le pouvoir d’achat immobilier des Français ces dernières années. Selon la Banque de France, le taux de crédit moyen était de 2,2 % en janvier. Du jamais vu depuis février 2016. Il atteint même 3% pour les emprunts à 20 ou 25 ans. En un an, le coût du crédit immobilier a presque doublé. Dans le même temps, l’inflation s’est réveillée grignotant le pouvoir d’achat des Français et leur capacité à emprunter alors que les salaires n’ont pas suivi. Ce mélange hausse des taux et inflation a éloigné de nombreux acheteurs du marché immobilier, certains se voyant refuser un prêt de la part des banques.

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La Banque de France a pris la décision de remonter à 4 % le taux d’usure

Enfin, il y a un autre phénomène. La crise du Covid avait poussé beaucoup de Français à partir à la campagne. La flambée des prix de l’énergie a stoppé ce mouvement qui profitait à la ruralité. On est loin de la chute des prix enregistrée lors de la crise de 2008. Le marché du crédit n’est pas bloqué, mais les tensions inflationnistes pourraient maintenir les taux d’intérêt sous pression. Et donc les taux auxquels les banques prêtent. La décision de la Banque de France de remonter à 4 % le taux d’usure, c’est-à-dire le taux maximum auxquels les banques peuvent prêter, pourrait toutefois redonner un peu de tonus aux acheteurs potentiels. Quoi qu’il en soit, le marché immobilier doit encore baisser un peu pour que l’offre et la demande retrouvent un équilibre. Les prochaines semaines seront importantes alors que l’on approche du printemps de l’immobilier, la période privilégiée pour les transactions, avec le retour des beaux jours. Mais une chose est sûre, dans le contexte actuel, c’est l’acheteur qui a retrouvé le pouvoir de négociation.

 

Pierrick Fay

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