Danone : le PDG Emmanuel Faber, au centre d’un conseil d’administration sous tension

Semaines sociales de France/wikimedia commons

Danone est une des entreprises préférées des Français. C’est notre champion du yaourt mais aussi des petits pots pour bébés avec Blédina ou des eaux minérales avec Evian ou Badoit. Mais c’est un champion en petite forme. Le groupe reste profitable mais ses marges et son taux de croissance sont plus faibles que ceux de leurs grands concurrents. Un conseil d’administration va se tenir ce soir dans un climat tendu. Le PDG Emmanuel Faber est sous pression.

Danone a davantage souffert en 2020 que Nestlé et Unilever

Il y a eu beaucoup trop de départs dans les étages de la direction de Danone. Résultat : des fonds activistes font monter la pression et veulent que le conseil d’administration qui se réunit ce soir vire le PDG Emmanuel Faber. Ils jurent que ce n’est pas un coup d’Etat pour ensuite vendre le groupe par appartements. Mais ils font monter la pression.

 

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Il est vrai qu’il y a eu beaucoup de réorganisations et que sur certains produits comme les yaourts, Danone a abandonné pas mal de parts de marché. Mais tout n’est pas la faute du PDG Emmanuel Faber. L’an dernier, le groupe a davantage souffert que Nestlé et Unilever. Mais ces concurrents qui vendent du café, des aliments pour chiens et chats ou des produits d’entretien ont profité des confinements et de la crise sanitaire. Alors que Danone qui vend beaucoup d’eau a été pénalisé par la fermeture des restaurants.

 

Emmanuel Faber a sans doute été un peu sourd face au Conseil d’administration de Danone

Danone était peut-être en retard dans le bio ou le végétal comme le lait d’amande ou de coco. Mais les dirigeants ont fait des acquisitions et ils sont en train de s’imposer sur ces segments en pleine croissance. Les critiques ne sont pas infondées mais elles sont un peu excessives. Danone est dans une zone de turbulences. Il peut y avoir de la casse mais il faut surtout en tirer des leçons.

 

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La première, c’est que les patrons doivent se dire qu’il faut entendre les critiques. Ne pas être dans une tour d’ivoire. Emmanuel Faber a sans doute été un peu sourd. Et les conseils d’administration ont du pouvoir. Il faut que les administrateurs s’en servent, qu’ils soient un vrai contre-pouvoir même quand ça va bien. Sinon, les conseils deviennent des chambres d’enregistrement face à des patrons stars et un jour la crise est profonde et tout le monde se retrouve prisonnier. C’est plus simple d’agir tôt quand les problèmes ne sont pas trop graves…

David Barroux