Danone annonce 2.000 suppressions de postes, dont environ 500 en France et plus d’un milliard d’économies. Une annonce qui peut paraître étonnante, parce qu’on sait que ça va mal dans le tourisme, l’hôtellerie, la restauration, le textile ou l’aérien parce qu’on voyage moins, on sort moins et on fait moins les boutiques, mais on ne mange pas moins de yaourts.
Danone doit s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs
Les supermarchés sont ouverts et Danone est sur un secteur qui résiste bien. Il est vrai que leur activité eau minérale dépend des bars et restaurants qui souffrent mais globalement Danone doit surtout changer parce que le monde change. Ce sont des raisons structurelles, pas conjoncturelles qui poussent cette transformation. Le changement affecte toute la grande consommation. Historiquement, le modèle était Coca-Cola. Un siège social à Atlanta, une gamme de produits peu étendue, du sucre, des colorants, du plastique, de l’industrialisation de masse pour générer des économies d’échelle, des relations privilégiées avec quelques grands distributeurs et une seule publicité ou presque pour le monde entier pour matraquer le message à la télévision.
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Mais aujourd’hui, la consommation, comme le monde, se fragmentent. A cause de la pression sur le pouvoir d’achat, le consommateur veut toujours des petits prix. Mais la croissance est sur de nouveaux segments, comme le bio, le végétal, les petites marques locales… Et cela oblige les multinationales comme Danone à s’adapter.
Danone doit être plus proche du terrain
C’est un peu la fin du modèle pyramidal. Historiquement, le siège de la multinationale décidait tout, et disait aux filiales locales comment mettre en œuvre la stratégie. Aujourd’hui, il faut être plus agile et réactif. Plus proche du terrain. Il faut donner plus de pouvoir aux régions et le siège doit venir en appui pour des fonctions centrales comme la Recherche et Développement, l’innovation, l’industrie, les achats. Il faut moins de bureaucratie. Mais il faut aussi être plus transparent car le consommateur voit tout avec les réseaux sociaux.
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Il faut défendre de vraies valeurs de façon sincère, faire attention à la composition des produits, aux petits trucs écrits au dos du paquet que tout le monde regarde aujourd’hui. Le monde change, donc les multinationales comme Danone doivent changer. Et comme souvent, quand on se restructure, on en profite aussi pour faires des économies en taillant dans ses coûts.
David Barroux
