Covid 19 : Comment Accor va faire face au reconfinement et au couvre-feu ?

Accor, le premier groupe hôtelier européen a connu une baisse de 64 % de son chiffre d’affaire lors du trimestre estival. La situation est catastrophique pour le groupe et les nouvelles restrictions liées à la deuxième vague de la Covid 19 ne permettent pas d’envisager un avenir plus serein.

Un recul de 64 % sur le troisième semestre pour Accor

Accor a présenté hier soir son chiffre d’affaires trimestriel. La situation est meilleure mais reste mauvaise. Au pic de la crise en mars ou en avril, quand la plupart des hôtels étaient fermés, il n’y avait pratiquement plus de chiffre d’affaires. Sur le troisième trimestre, celui de l’été, le recul est encore de 64%. On peut parler de rebond si on veut être optimiste mais on peut dire que cette situation reste catastrophique si on est réaliste.

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De plus, les perspectives ne sont pas bonnes du tout. Il y a encore deux ou trois semaines, le champion français de l’hôtellerie comme beaucoup d’entreprises se disait que la situation économique allait s’améliorer progressivement d’ici la fin de l’année et qu’il y aurait une forme de retour à la normale début 2021. Mais aujourd’hui la deuxième vague est là, le reconfinement est réel dans certains pays, le couvre-feu est de vigueur en France et dans d’autres pays. Pour Accor c’est le scénario noir. Les hôtels risquent de rester vides au moins jusqu’à l’été prochain.

 

90 % des hôtels sont ouverts mais deux tiers des chambres sont vides

Le choc est d’une violence incroyable pour tous les hôteliers du monde. Aujourd’hui, à part les palaces, 90% des 5.000 hôtels Accor dans le monde sont ouverts, ce qui est la bonne nouvelle. La mauvaise nouvelle, c’est que les deux-tiers des chambres sont vides.

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Les coûts baissent peu alors que les recettes s’effondrent. Elles s’effondrent spécialement pour Accor qui est le plus européen des grands groupes hôteliers. Le groupe fait 50% de son chiffre sur le continent qui souffre le plus en ce moment. Les Américains limitent la casse car il y a des voyages intérieurs et les Chinois sont repartis.

Le groupe a la chance d’avoir 4 milliards d’euros cash

La chance d’Accor est d’être en possession de 4 milliards de cash pour avoir vendu des actifs avant la crise. Mais le groupe perd tout de même plus de 80 millions d’euros par mois. Accor peut tenir deux ou trois ans mais si la crise dure l’entreprise sera très appauvrie. Aujourd’hui elle a un genou à terre, pas deux. Sur le long terme, l’hôtellerie va repartir mais la situation restera difficile longtemps. Les hôtels du littoral qui accueillent des vacanciers ou les hôtels bas et milieu de gamme qui sont remplis de personnes qui travaillent en semaine peuvent repartir assez vite.

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Le haut de gamme qui dépend beaucoup des voyages d’affaires ou des touristes internationaux va être lui durablement affecté. Il s’agit d’un secteur rentable sur lequel Accor a beaucoup misé. Si Accor va mal ce n’est pas sa faute mais c’est aussi un rappel. Cette deuxième vague va faire très mal aux restaurants, aux métiers de la culture et du spectacle, au transport aérien et aux hôtels. Tous les secteurs ne sont pas égaux devant la crise.

David Barroux