Brexit : qu’est ce qui va changer ?

Le gouvernement britannique et la Commission européenne se sont entendus jeudi 24 décembre sur un accord encadrant leurs relations post-Brexit. Un texte de plus de 1200 pages a été rendu public. Qui sont les gagnants et les perdants ?

Les touristes pourront circuler entre le Royaume-Uni et la France sans visa

La bonne nouvelle avec l’accord de divorce entre le Royaume-Uni et l’Europe est que ça ne changera pas grand-chose pour nos échanges de biens. Il n’y aura pas de droits de douane, ce qui signifie par exemple que les voitures fabriquées des deux côtés de la Manche pourront se vendre comme avant.

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Airbus pourra aussi continuer à fabriquer ses ailes en Angleterre et assembler des avions à Toulouse. Cela signifie également que les producteurs de vins et de champagnes français qui dépendent énormément de leurs débouchés à l’export vont pouvoir continuer de vendre facilement à Londres. Et puis les touristes pourront continuer de prendre l’Eurostar dans les deux sens sans avoir besoin de visa. L’essentiel est donc préservé.

 

Londres et Bruxelles ont trouvé un compromis pour les pêcheurs

Parmi les perdants, on peut compter nos pêcheurs. Un compromis pas trop mauvais va obliger les Européens à réduire leurs prises de 25% dans les eaux anglaises, ce qui est loin des 80% demandés au départ par les Britanniques. C’est supportable, on ne manquera pas de poissons mais l’accord n’est valable que cinq ans. Demain et après-demain s’annoncent plus compliqués qu’hier.

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Et puis il y a aussi de vrais perdants, dans le monde des services en particulier. Pour eux, il n’y a pas d’accord global, ce qui veut dire par exemple que la finance basée à Londres va pouvoir vendre beaucoup moins de services sur le continent. Pour la City, c’est une catastrophe tout comme pour nos banques très présentes en Angleterre.

 

L’Angleterre ne deviendra pas un concurrent déloyal de l’Europe

Finalement, cet accord peut être considéré comme bon car nous aurions pu tous perdre beaucoup et nous allons juste tous perdre un peu. Pour tout le monde, industriels comme touristes ce sera déjà plus de paperasses, plus de procédures qui compliquent, ralentissent et augmentent un peu les coûts de transactions.

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Mais on a un accord qui maintient le lien et réduit le risque que l’Angleterre devienne juste à côté de chez nous un concurrent déloyal pratiquant du dumping social, fiscal et environnemental. Nos règles ne vont plus évoluer de la même manière mais elles sont censées évoluer en parallèle et si un des deux partenaires fait n’importe quoi on pourra faire appel à un arbitre. On a limité la casse et on s’éloignera un peu mais on restera sans doute bons amis.

David Barroux