Le secteur automobile appelle l’Etat à l’aide et demande un plan de soutien de la demande. Le gouvernement, qui tablait sur une prime à la casse pour l’achat d’une voiture électrique à partir de septembre, pourrait devoir avancer son calendrier.
Des milliers de sous-traitants et garagistes dépendent de la bonne santé du secteur auto
Avec un peu de chance, on pourra dans quelques mois en avoir fini avec la crise sanitaire. Mais la crise économique, elle, va durer plus longtemps. Si on ne veut pas que notre économie s’effondre, il va falloir soutenir les petites, comme les grandes entreprises. Mais aussi des filières entières comme l’aéronautique et l’automobile.
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Si on aide Renault ou Peugeot, on aidera en fait des centaines de milliers de salariés, directement ou indirectement, parce que le secteur de l’auto n’est pas qu’un duo de constructeurs. Ce sont aussi des centaines de sous-traitants et des milliers de garages aussi. L’Etat peut opter pour une stratégie en deux temps. Aujourd’hui, l’urgence est d’agir sur le front de l’offre, de la production.
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Il faut financer le chômage partiel, accorder des reports de charges, garantir des prêts pour éviter ou limiter les faillites au niveau de la production. Mais derrière, il va falloir soutenir la demande. Il faut un plan de relance pour inciter les consommateurs, qui risquent d’être assez prudents avant d’acheter une nouvelle voiture.
Les achats de voitures neuves se sont effondrés de 90% au mois d’avril
Ce que voudraient les constructeurs français, c’est une nouvelle prime à la casse proposée au plus vite, dès juin. Le gouvernement voulait, lui, plutôt inscrire cela dans un plan de relance global pour la rentrée de septembre. Or, il y a vraiment urgence, parce que si on dit aux Français que les soldes commencent en septembre, ils vont attendre l’automne pour acheter une nouvelle voiture. La demande s’est déjà écroulée de 90% en avril et les concessionnaires ne vendraient rien pendant des mois dans ce cas ; ce qui serait catastrophique.
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Il faut des primes rapidement, et comme le gouvernement veut être vertueux sur le plan écologique, il faut une prime à la casse en faveur des petites voitures électriques. Cela tombe bien, c’est justement la nouvelle priorité des constructeurs français, alors que les marques allemandes ou Tesla sont plutôt sur le haut de gamme ou les SUV électriques.
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Il faut imaginer rapidement une relance qui puisse avoir un effet d’entrainement sur toute la filière tricolore. Débarrassez-vous de votre vieille voiture qui pollue et on vous offre une aide de plusieurs milliers d’euros sur une hybride ou une électrique.
David Barroux