Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 est présenté ce lundi 26 septembre en Conseil des ministres, avec une mesure phare : dérembourser les arrêts de travail délivrés en téléconsultation lorsque ceux-ci ne sont pas délivrés par le médecin traitant.
L’intelligence artificielle au service de l’Assurance Maladie pour lutter contre les fraudes
Le phénomène a explosé depuis la crise du Covid : les arrêts de travail délivrés en téléconsultation par des praticiens qui ne sont pas les médecins traitants des patients. Le coût est estimé à plus de 100 millions d’euros l’an dernier. En parallèle, la lutte contre la fraude à la Sécurité sociale va également se durcir dans certains domaines de la santé, notamment celui des centres dentaires. Cette vaste opération va commencer dans les prochaines jours, et l’objectif est de récupérer un demi-milliard d’euros. La priorité est d’en finir avec les arrêts maladie abusifs. En effet, certains patients enchaînent les téléconsultations remboursées, parfois plusieurs dans la journée, jusqu’à ce qu’un médecin peu regardant leur délivre un arrêt en quelques clics.
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Désormais, seul le médecin traitant pourra les prescrire en visio. Pour s’en assurer, l’Assurance Maladie disposera de nouveaux outils informatiques et le recours à l’intelligence artificielle. Ils détecteront les patients qui sollicitent abusivement des rendez-vous sur les plateformes internet. Le deuxième chantier concerne les centres dentaires et ophtalmologiques qui fleurissent sur tout le territoire, et qui pratiquent la surfacturation. Leurs dépenses ont augmenté de 40% par rapport à il y a deux ans, c’est 4 fois plus que les médecins libéraux ! Pour limiter les abus, des contrôles tous azimuts vont être lancés. La consigne sera désormais d’agir au plus vite en cas de franchissement de la ligne blanche, avec une mesure massue : le déconventionnement d’urgence par l’Assurance Maladie.
Rémi Pfister
Ecoutez les explications de Rémi Pfister (à partir de 1’15)