Le Monde raconte ce matin le boom des vocations dans les métiers du renseignement, grâce à la série Le Bureau des Légendes, d’Eric Rochant, une plongée dans le quotidien de la Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE).
« Je dis que je suis au ministère des Armées, que mon travail n’est pas passionnant. »
L’an dernier, 1 400 personnes se sont inscrites au concours, transcendées par les filatures. Pour autant, l’article calme les ardeurs : le renseignement, c’est d’abord un métier de bureaucrate. Les agents ne sirotent pas des martinis dans des bars, ils traînent leurs plateaux dans une cantine un peu médiocre. Une informaticienne raconte son quotidien : « quand on me demande ce que je fais dans la vie, je dis que je suis au ministère des Armées, que mon travail n’est pas passionnant. Mais le plus relou c’est d’avoir une légende qui tient la route. Si je dis que je bosse au ministère des Armées, il faut donc que je connaisse les itinéraires, tel ou tel bar, le nom des rues, pour faire illusion »
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Quoiqu’il en soit, les agents adorent la série, nous dit le Monde. Et des relations se sont nouées. Le producteur Alex Berger raconte par exemple qu’un fonctionnaire lui a demandé si sa fille pouvait visiter le plateau de tournage. « Je leur fais une visite, je leur raconte l’organisation du service, et là, la jeune femme se met à pleurer. Elle m’a glissé : en vingt minutes, vous m’en avez dit plus sur le travail de mon père que lui en l’espace de 20 ans. Le père, lui, est resté silencieux ». Sans doute une déformation professionnelle.
Marc Bourreau