La plainte pour agressions sexuelles déposée par la soprano Chloé Briot contre un collègue chanteur, qui avait porté le mouvement #MeToo dans le domaine de la musique en 2020, a été classée sans suite. De même, la plainte miroir déposée par le mis en cause pour « dénonciations calomnieuses » à l’encontre de la chanteuse a également été classée sans suite, a précisé le procureur de Besançon.
Le ministère de la Culture avait également procédé à un signalement auprès du procureur de la République
La soprano Chloé Briot, 34 ans, avait déposé plainte en 2020 pour des agressions sexuelles répétées de la part d’un collègue chanteur. Les faits dénoncés se seraient déroulés sur scène, toujours en présence de témoins, en 2018 lors de l’opéra « Le Roi carotte », à Lille, puis en 2020 aux opéras de Rennes et de Nantes, lors du spectacle « L’Inondation », de Joël Pommerat.
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Une enquête préliminaire avait alors été ouverte par le parquet de Besançon, celui-ci étant compétent car le baryton est domicilié sur son ressort. L’antenne de la PJ de Besançon, la PJ de Rennes et l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) avaient été saisis. Le ministère de la Culture avait également procédé à un signalement auprès du procureur de la République dans le prolongement de cette plainte.
Depuis, le chanteur incriminé s’est reconverti pour devenir aide-soignant en Ehpad
Selon le procureur, le baryton incriminé devait « interpréter des scènes d’amour dans un souci d’hyper réalisme, sous le contrôle permanent du metteur en scène, avec une partenaire qui à aucun moment ne lui a fait part de son malaise dans l’interprétation de ces deux scènes de rapports sexuels ». Or, « il n’a pas été démontré pendant l’enquête que monsieur avait conscience que son jeu d’acteur avait progressivement généré un ressenti aussi douloureux chez sa partenaire », a-t-il expliqué, soulignant l’absence d’une « intention coupable chez le mis en cause ».
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Le magistrat a également estimé que « le changement radical (du chanteur) dans l’interprétation des deux scènes à partir de l’évolution des consignes du metteur en scène », auquel la soprano avait confié son ressenti, « est un gage de sa bonne foi ». Cette procédure « laisse l’impression d’un grand gâchis compte tenu de la souffrance ressentie par madame Briot », qui a reçu 3 jours d’interruption temporaire de travail pour des symptômes post-traumatiques, et « l’incompréhension de monsieur, qui a vu sa carrière de 20 ans de scène compromise suite à cette affaire », constate le procureur. Depuis, le chanteur s’est reconverti pour devenir aide-soignant en Ehpad.
Philippe Gault (avec AFP)