L’Opéra d’État de Berlin a confirmé que le ténor espagnol sera bien présent sur scène ce jeudi et dimanche pour chanter dans la Traviata malgré la demande d’une association qui exigeait l’annulation de sa participation suite aux accusations de harcèlement sexuel dont il fait l’objet.
La cérémonie de présentation de la Traviata annulée à Berlin
Plácido Domingo dans le rôle de Giorgio Germont, aux côtés notamment de Zuzana Marková et Benjamin Bernheim sous la direction du jeune (24 ans) chef Thomas Guggeis (ancien assistant de Daniel Barenboim) dans la Traviata de Giuseppe Verdi c’est l’événement culturel du début d’année à Berlin. Il n’était donc pas question pour la direction du Staatsoper Unter den Linden d’accéder à la demande de l’association Pro Quote Bühne qui exigeait que le renoncement du grand ténor espagnol pour les 2 représentations de cette semaine. L’association féministe, qui compte des membres de l’orchestre berlinois dans ses rangs, met en avant les accusations de harcèlement sexuel dont Placido Domingo fait l’objet.
Comme à Zurich en octobre dernier, la direction de l’institution allemande justifie sa décision de maintenir la prestation, du chanteur espagnol en s’appuyant sur le principe de la présomption d’innocence et sur le fait qu’à ce jour aucune des différentes enquêtes qui sont en cours n’a donné de résultat, précisant : « À ce stade, nous ne retenons que les apparitions passées de Plácido Domingo, qui s’est toujours comporté de manière exemplaire avec nous ici à Berlin, et ne voyons aucune base suffisante qui nous obligerait à rompre cet engagement conclu de longue date ». Néanmoins, afin d’apaiser la situation, les responsables de l’Opéra d’État de Berlin ont annulé la cérémonie et la conférence de presse prévue ce mercredi pour présenter l’événement.
Plácido Domingo indésirable aux États-Unis
C’est désormais surtout en Europe et en Asie que Plácido Domingo peut encore se produire sans créer de polémiques car, aux États-Unis, la plupart des grandes maisons d’opéra ne veulent plus prendre le risque de l’inclure dans leurs représentations. À l’automne dernier, les opéras de New-York, Dallas, San Francisco, Philadelphie et même celui de Los Angeles, dont il était le directeur général depuis 16 ans, l’ont déprogrammé ou écarté en raison des accusations de harcèlement sexuel (une vingtaine selon l’agence Associated Press) qui pèsent sur lui. Après Berlin, le ténor espagnol donnera 2 concerts à Tokyo avant de revenir en Europe où il chantera dans le Simon Boccanegra de Verdi à Hambourg puis le Requiem à Moscou en avril. Son mois de mai se fera à domicile pour l’ouverture du 32e Festival d’Ubeda, puis à Madrid, à nouveau dans la Traviata, et dans le rôle Vidal Hernando pour la zarzuela romantique Luisa Fernanda de Torroba.
Philippe Gault