Confronté à une baisse sensible et constante de sa fréquentation et donc de ses recettes, le Met Opera a pris des décisions radicales. L’institution new-yorkaise a mis en place une série de mesures pour attirer un public plus jeune.
Les recettes du Met Opera ont diminué de 40 millions de dollars cette saison
Les chiffres, cités par le New York Times sont implacables : la fréquentation du Met Opera qui était de 73%, est tombée à 61% la saison dernière et les recettes (principalement les revenus des ventes de billets) a diminué de plus de 40 millions de dollars par rapport aux saisons avant la pandémie de Covid-19. De plus, les donateurs qui avaient promis plus de 150 millions de dollars en fonds d’urgence supplémentaires lors de la crise sanitaire se montrent réticents pour concrétiser leurs intentions.
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La direction de l’institution new-yorkaise a donc pris des mesures radicales pour tenter de redresser la barre. À commencer par un retrait de 30 millions de dollars de sa dotation (évaluée à 306 millions de dollars) pour couvrir ses frais de fonctionnement, une réduction du nombre de représentations dès la saison prochaine de 10% par rapport aux 215 programmées cette année et une modernisation de sa programmation. « Les défis sont plus grands que jamais », a déclaré Peter Gelb, le directeur général du Met, qui ajoute « La seule voie à suivre est celle de la réinvention ».
Yannick Nézet-Séguin : « Le Met Opera doit refléter l’époque dans laquelle nous vivons »
Ce changement éditorial dans sa programmation est une véritable révolution pour le Met Opera qui, jusqu’à aujourd’hui, s’appuyait sur un répertoire relativement classique qui plaisait à un public plutôt conservateur. Partant du constat que depuis quelques saisons un nouveau public, plus jeune était plus attiré par des œuvres de compositeurs vivants, la direction du Met va donc augmenter la programmation d’œuvres plus contemporaines comme elle l’a fait cette saison avec, notamment, Fire Shut Up in My Bones de Terence Blanchard ou The Hours de Kevin Puts qui ont fait salle comble alors que Don Carlo de Giuseppe Verdi n’a réalisé que 40 % de fréquentation.
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Désormais, a déclaré Peter Gelb, le Met Opera ouvrira chaque saison avec une nouvelle production d’une oeuvre contemporaine. L’année prochaine ce sera le cas avec Dead Man Walking, le 1er opéra du pianiste et compositeur américain Jake Heggie. Une saison au cours de laquelle seront également programmées des œuvres d’Anthony Davis, Daniel Catán et John Adams. Une stratégie novatrice approuvée par Yannick Nézet-Séguin, le directeur musical du Met qui estime que « Le Met Opera doit refléter l’époque dans laquelle nous vivons. C’est notre responsabilité de générer de nouvelles œuvres pour que les gens puissent se reconnaître et reconnaître leurs réalités sur notre scène ».
Philippe Gault