Nai Barghouti, chanteuse, compositrice et flûtiste palestinienne primée à Amsterdam

Le Concertgebouw Young Talent Award 2020 a été décerné ce week-end à Nai Barghouti, une jeune chanteuse, compositrice et flûtiste palestinienne de 23 ans.

Nai Barghouti : un modèle pour une nouvelle génération de musiciens, selon Simon Reinink

 

«Nai Barghouti est un grand talent avec un énorme charisme et un contrôle technique remarquable. Musicalement, son talent est illimité. Qu’elle chante un standard de jazz, une chanson arabe classique ou une improvisation de Bach, c’est toujours avec talent. Elle est un modèle pour une nouvelle génération de musiciens qui portent différents styles et cultures. Il était clair pour nous qu’elle devait recevoir le Concertgebouw Young Talent Award cette année » C’est par ses mots élogieux que Simon Reinink, le directeur général du Concertgebouw, a commenté l’attribution de ce prix du jeune talent à Nai Barghouti.

 

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La jeune musicienne palestinienne ajoute son nom à un palmarès qui a déjà consacré les pianistes Lucas et Arthur Jussen (2011), la violoniste Noa Wildschut (2013), la soprano Laetitia Gerards (2014), la flûtiste Lucie Horsch (2015) et les pianistes Aidan Mikdad (2017) et Nikola Meeuwsen (2019). Le jeudi 7 mai 2020, à la veille du Festival Mahler, elle recevra sur scène son prix ainsi qu’une bourse de 5000 euros.

 

 

Nai Barghouti rêve de fonder un institut de musique en Palestine

 

Nai Barghouti, qui vit à Amsterdam, a été formée à l’âge de 7 ans à la flûte au Conservatoire National Palestinien Edward Said en Cisjordanie et à Jérusalem-est. Elle a ensuite étudié à la Jacobs School of Music dans l’Indiana (USA) et a été diplômée en 2019 du Conservatoire d’Amsterdam où elle prépare une maîtrise en jazz. Depuis ses débuts en tant qu’artiste professionnelle elle s’est produite dans de nombreux pays, dont l’Égypte, le Koweït, la Belgique, l’Autriche, l’Angleterre, le Danemark et même au siège des Nations Unies à New York. En France on a pu l’entendre chanter dans l’opéra « Orfeo et Majnoun » en 2018 au festival d’Aix-en-Provence. À Amsterdam, Nai Barghouti a débuté au Concertgebouw l’été dernier lors de concerts avec le Palestine Youth Orchestra (PYO). En novembre, elle y a rendu hommage à la diva libanaise Fairouz lors d’un concert à guichets fermés.
Dans un entretien à l’AFP, Nai (qui signifie « flûte » en arabe) déclarait : « Être artiste c’est dur, mais être artiste palestinien est encore plus dur », et ajoutait qu’elle rêve de « Fonder un institut de musique en Palestine qui livrerait des diplômes, apprendre la musique au plus grand nombre de gens. C’est l’arme la plus puissante ».

 

Philippe Gault

 

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