L’Opéra National de Paris lance « Aria », son site mobile de vulgarisation de l’opéra et de la danse. L’application sera accessible dès le 9 avril en français et en anglais, dans le monde entier, sur téléphones portables et tablettes.
Aria a « L’ambition d’être une fenêtre digitale, interactive, ludique sur le monde de l’opéra et du ballet »
Quelle est la différence entre un baryton et un ténor ? Que fait exactement un chef d’orchestre ? Que veut dire « tessiture » ? C’est le genre de questions auxquelles répondra Aria qui se veut une mini-encyclopédie censée donner les clés d’un art lyrique souvent jugé élitiste. Un peu à la manière de certains ouvrages didactiques, mais en version interactive.L’annonce tombe certes en plein confinement mais c’est un projet qui aurait dû voir le jour en janvier. Il a été finalement reporté en raison d’une grève sans précédent du personnel de l’Opéra contre la réforme du régime des retraites, à laquelle s’est ajoutée la paralysie due au coronavirus qui a entraîné l’annulation, du 9 mars au 7 avril, de 30 spectacles.
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Avec le slogan « L’Opéra n’a rien de classique », l’application Aria a « L’ambition d’être une fenêtre digitale, interactive, ludique sur le monde de l’opéra et du ballet« , affirme Martin Ajdari, le directeur général adjoint de l’institution. Pour lui, le public cible est « celui qui est curieux, familier des usages numériques mais intimidé par ce monde ».
Le contenu d’Aria sera enrichi en permanence
Gratuit, le site Aria propose sur un ton ludique trois moyens de découverte interactive: « Je me laisse guider », « je veux explorer les thèmes » ou « J’ai une question ». La plupart des réponses aux différentes interrogations sont accompagnées d’un extrait sonore, d’un texte et/ou d’une vidéo explicative. Y apparaissent ainsi le directeur de l’Opéra de Paris Stéphane Lissner, le directeur musical Philippe Jordan, la directrice du Ballet de l’Opéra Aurélie Dupont et de nombreux artistes de la maison comme les musiciens qui expliquent leur instruments, les artistes de chœur ou les techniciens.
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C’est le cas de Marianne Croux, une soprano de l’Académie de l’Opéra, qui se charge de la transmission de différents métiers, explique que le mot soprano vient du mot « sopra » (au-dessus en italien); c’est donc une chanteuse qui chante avec une voix plus aiguë qu’une mezzo-soprano ou qu’une alto. Le site, dont le contenu sera enrichi en permanence, donne ensuite la possibilité d’écouter ces différentes tessitures de voix. Pour la danse, il présente des focus sur des chorégraphes, des questions sur les différences entre le classique et le contemporain, des exercices de reconnaissance de la musique de ballet, ou encore des explications d’Elisabeth Platel, directrice de l’Ecole de danse qui détaille l’enseignement des petits rats de l’Opéra.
À la découverte des liens entre le monde lyrique et d’autres modes d’expression artistiques
Le site ne se limite pas au monde exclusif de l’opéra: dans la section « crossover », on découvre les liens entre le monde lyrique et d’autres modes d’expression artistiques, comme le cinéma, la musique électro, la pop culture… Quel réalisateur italien a réalisé 4 films-opéras ? demande « Aria » qui explique par ailleurs comment le leitmotiv, procédé cher à Wagner, a été utilisé dans la musique de Star Wars.
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Le projet, initialement porté par le prédécesseur de M. Ajdari, Jean-Philippe Thiellay, devenu en janvier directeur du nouveau Centre National de la Musique, a bénéficié du mécénat du géant chinois des télécoms Huawei, et a été réalisé en partenariat avec la société de conseil en transformation numérique Keyrus. Grâce à l’intelligence artificielle, « Aria » utilise un chatbot (robot logiciel) pour dialoguer avec l’utilisateur et lui proposer un contenu personnalisé lorsque de ses connections ultérieures.
Philippe Gault (avec AFP)