Un violoncelle fabriqué en 100 jours et sans formation de lutherie, le défi impressionnant d’une Danoise

Crédit: Instagram idariegels

La violoncelliste danoise Ida Riegels est une femme de défi. Entre le mois de février et le mois de juin elle s’est donné 100 jours pour fabriquer un violoncelle de A à Z. Depuis le début de l’été elle a entrepris un périple de 333 kilomètres à bicyclette pour jouer avec son nouvel instrument à travers l’Europe.

Ida Riegels a déjà fabriqué intégralement 3 violoncelles

Issue d’une famille de musiciens et formée au violoncelle et à la flûte à bec à l’Académie royale danoise de musique, soliste reconnue depuis une dizaine d’années, Ida Riegels s’est également fait connaître grâce aux tournées estivales originales qu’elle effectue à bicyclette ou en tandem, son violoncelle sur le dos, notamment « Sur les traces de JS Bach » à travers l’Allemagne en 2017.

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Ida Riegels est également l’une des rares violoncellistes à jouer sur des instruments qu’elle fabrique elle-même de A à Z sans avoir suivi de formation spécifique en lutherie. Après un 1er modèle réalisé en 2018 à la Violin Makers Summer School de Cambridge, elle en construisit un deuxième en 9 mois pendant le confinement de 2020. Femme de défi, c’est en 100 jours, entre février et juin dernier, qu’elle a réalisé son troisième violoncelle qu’elle présente au public depuis le début de l’été dans le cadre d’une tournée de 333 kilomètres… à bicyclette.

 

La plaque arrière de 700 g a été réalisée à partir d’un bloc d’érable de plus de 15 kg

Sur ses comptes Instagram et Facebook, Ida Riegels a tenu un agenda quotidien très suivi de ces 100 jours de travail assidu. Elle raconte notamment que la construction de la plaque arrière de son violoncelle fut une épreuve physique éprouvante. Au site Echotimes.com elle explique : « J’ai commencé avec 15,5 kg de bois d’érable et j’ai terminé avec une plaque mince et arquée ne pesant que 700 g. Enlever 14,8 kg de bois à la main est un travail difficile. J’ai eu tellement d’ampoules aux mains et mes bras ont beaucoup souffert ».

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N’y tenant plus, Ida Riegels n’a pas attendu l’échéance des 100 jours pour jouer avec son nouveau violoncelle qu’elle a testé dès le 96jour alors que l’assemblage final n’était pas encore terminé. « C’était un moment assez spécial » a-t-elle déclaré. « La première demi-heure de jeu fut incroyable, car c’est à ce moment-là que l’instrument se met à vivre. Au début, vous pouvez encore entendre le bois craquant et vous avez une idée du type d’instrument que vous avez fabriqué ». Ne lui reste désormais qu’à vernir le bois avec des coquilles de noix et du thé noir.

Philippe Gault

 

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