Au cours de l’été, 4 magasins d’instruments de musique ont été cambriolés dans le Grand Ouest. À chaque fois, avec un modus operandi identique, ce sont essentiellement des instruments à vent qui ont été dérobés. 2 mois plus tard, ces forfaits n’ont toujours pas été élucidés. Le Parisien-Aujourd’hui en France a enquêté et propose plusieurs pistes.
À Niort, un saxophone Selmer d’une valeur de 44.000 euros dérobé
Cette série de cambriolages de magasins de musique, détaillée par Le Parisien-Aujourd’hui en France, s’est déroulée sur une courte période de 2 mois et demi dans le Grand Ouest (Bretagne, Pays de la Loire et Nouvelle-Aquitaine). Tout commence dans la nuit du 28 au 29 juin à Fontenay-le-Comte (Vendée) où 3 cambrioleurs s’attaquent à un magasin spécialisé et mettent la main sur 8 saxophones, 7 clarinettes et des flûtes traversières, pour un préjudice estimé à 22.000 euros. Un mois plus tard, le 26 juillet, c’est dans un magasin de Cholet (Maine-et-Loire) que sont volés 6 instruments à vent mais également des guitares électriques, le tout estimés à une trentaine de milliers d’euros.
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La série noire se poursuit une semaine plus tard dans une boutique de Niort (Deux-Sèvres) où des malfrats s’emparent de 11 violons, quelques guitares, un ukulélé, des clarinettes et 17 saxophones dont un Selmer de 1952 estimé à 44.000 euros. Il faut ensuite attendre le début du mois de septembre pour identifier le dernier cambriolage de cette série. Cette fois-ci dans un magasin de Brest (Finistère), qui venait d’ouvrir ses portes. Les voleurs dérobent une trentaine d’instruments : 8 clarinettes, une dizaine de trompettes et 12 saxophones (dont un modèle de 1940).
L’embargo imposé à la Russie a créé une forte demande locale d’instruments
Deux mois plus tard, malgré la mobilisation de nombreux services d’enquête, cette série de cambriolages très ciblés n’a toujours pas été résolue. On sait néanmoins que les cambrioleurs ont adopté un modus operandi assez similaire qui laisse penser qu’il s’agit d’un réseau très organisé et bien informé. À chaque fois, deux ou trois hommes masqués agissent en quelques minutes après avoir neutralisé les systèmes de surveillance, en force (masse et pied de biche) ou parfois avec des outil de précision (découpe au laser). Seul indice exploitable pour l’instant, la voiture utilisée lors du cambriolage à Fontenay-le-Comte qui mène sur la piste d’une équipe de cambrioleurs originaires d’Europe de l’Est (Albanie, Roumanie ou Bulgarie) possédant des attaches à Nantes.
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Concernant la spécificité des instruments volés (instruments à vent principalement) et leur destination, les enquêteurs et les spécialistes cités par Le Parisien-Aujourd’hui en France, émettent 2 hypothèses : une pénurie de pièces, due au contexte économique actuel, qui a pour conséquence, notamment pour les saxophones, des délais de livraison de 12 mois, voire 24 pour certaines marques. L’autre piste est liée au contexte géopolitique : une forte demande de la Russie, où l’embargo mis en place depuis le début du conflit en Ukraine a eu pour conséquence une raréfaction de ce type d’instruments, et donc l’apparition de filières d’approvisionnement parallèles.
Philippe Gault