La 110ème édition du Festival de Bayreuth n’a pas été ménagée par une partie du public et par la critique. La version du Ring, moment fort du festival, n’a pas fait l’unanimité tant pour sa mise en scène que pour la prestation des chanteuses et chanteurs, et la ministre de la Culture estime que l’événement ne séduit plus autant le public.
Irène Theorin adresse un doigt d’honneur au public à l’issue de la représentation du Crépuscule des dieux
La 110ème édition du festival de Bayreuth a attiré près de 50 000 spectateurs lors des 29 représentations présentées à la Festspielhaus. Si les organisateurs se félicitent dans un communiqué du « succès » de ce rendez-vous, il n’en n’est pas de même dans la presse spécialisée, pour certains spectateurs et au sein des autorités fédérales.
A lire aussi
La faute notamment à une version du Ring, la Tétralogie mythique de Richard Wagner, dont la mise en scène de Valentin Schwartz a été très commentée et qui a reçu un accueil plus que mitigé de la part des spectateurs et de la critique. Ce fut le cas surtout lors de la dernière représentation du Crépuscule des dieux, copieusement huée et sifflée et à l’issue de laquelle la soprano suédoise Irène Théorin, qui interprétait le rôle de Brünnhide, adressa un bref mais visible doigt d’honneur à un spectateur mécontent au moment des saluts.
Claudia Roth, ministre allemande de la Culture : « la composition du public ne reflète pas notre société diversifiée et bigarrée »
Ce malaise latent a été ressenti jusqu’au sommet de l’État allemand (qui subventionne le festival à hauteur de 29%). La ministre allemande de la Culture a ainsi déclaré que les responsables de l’événement doivent « organiser les conditions générales du festival de manière à ce que des performances artistiques de haut niveau puissent être réalisées ». Claudia Roth a ajouté : « la composition du public ne reflète pas notre société diversifiée et bigarrée. La direction du festival devra redoubler d’efforts pour séduire son public dans les années à venir ».
A lire aussi
Malgré ces critiques, la direction du Festival de Bayreuth ne cache pas ses ambitions pour les prochaines éditions annonçant, notamment, les débuts de Nathalie Stutzmann dans Tannhäuser et du chef d’orchestre Pablo Heras-Casado dans la nouvelle production de Parsifal en 2023 puis le retour de Semyon Bychkov qui dirigeraTristan und Isolde en 2024 et Daniele Gatti pour Die Meistersinger von Nürnberg en 2025.
Philippe Gault