Folle journée de Nantes : Prison avec sursis requise contre l’ex-directrice Joëlle Kerivin

SEBASTIEN SALOM-GOMIS/SIPA

Quatre ans de prison assortis d’un sursis probatoire ont été requis jeudi par le parquet à Nantes contre Joëlle Kerivin, l’ex-directrice du festival de musique classique La Folle Journée de Nantes, poursuivie pour abus de confiance et détournements de fonds publics. Le jugement a été mis en délibéré au 4 mai.

 

Joëlle Kerivin est accusée d’avoir détourné près de 300.000 euros d’argent public

En mars 2021, la directrice générale de la structure qui organise et gère le festival La Folle journée de Nantes donnait sa démission suite à la révélation, après un audit, d’irrégularités dans les comptes commis entre 2014 et 2021. La ville de Nantes avait alors porté plainte pour irrégularités comptables et attendait de savoir où avaient disparu ces près de 300.000 euros d’argent public, de fonds publics prélevés par Joëlle Kerivin (232.000 euros appartenant à la Société anonyme d’économie mixte (SAEM) La Folle Journée, et de quelque 61.000 euros à l‘Espace Simone de Beauvoir, un espace de défense des droits des femmes, qu’elle présidait).

 

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Lors de l’audience qui s’est tenue ce jeudi à Nantes, Joëlle Kerivin s’est confondue en excuses expliquant avoir « fait n’importe quoi et commis l’irréparable », ajoutant « J’ai perdu pied partout, à tous les niveaux et j’ai abîmé des gens qui me sont très chers ». Pour Maître Emmanuel Cheneval, avocat de René Martin, le fondateur de La Folle Journée, « Elle avait mis en place ce qu’on appelle un système de cavalerie, c’est-à-dire qu’elle ponctionnait de l’argent, qu’elle remboursait avec de l’argent qu’elle re-ponctionnait (…) et comptablement, ça peut passer ».

 

Me Emmanuel Cheneval : « Il n’y a pas d’excuses à trouver à Madame Kerivin »

A l’issue de cette audience, le parquet de Nantes a requis une peine de quatre ans de prison assortis d’un sursis probatoire et demandé d’obliger Joëlle Kerivin à indemniser les victimes. « 4 ans, même si bien sûr, c’est 4 ans avec sursis, c’est signe que le parquet estime que les faits sont largement constitués et qu’il n’y a pas d’excuses à trouver à Madame Kerivin. Les réquisitions sont sévères mais soulignent bien, à la fois la gravité en termes de montant, mais aussi la gravité qui tient compte du fait qu’elle a visiblement organisé un système pour échapper à tous les contrôles et trahir la confiance de tous ses partenaires », a expliqué Me Cheneval. Le parquet a par ailleurs requis un an de prison avec sursis simple et 12.000 euros d’amende pour le commissaire aux comptes, également poursuivi dans cette affaire.

Philippe Gault (avec AFP)

 

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