Suite à la révélation, après un audit, d’irrégularités dans les comptes de la structure qui organise le Festival La Folle journée de Nantes, sa directrice générale Joëlle Kerivin a donné sa démission. Par ailleurs, la ville de Nantes, à l’origine de l’audit, et la Société Anonyme d’Économie Mixte (SAEM) qui gère l’événement ont porté plainte auprès du procureur de la République.
La Commissaire aux comptes n’a pas certifié les comptes annuels 2019 de l’association
Tout a commencé lors de l’assemblée générale de l’association Simone de Beauvoir, dont Joëlle Kerivin est également présidente, fin janvier 2021. À cette occasion, la Commissaire aux comptes n’a pas certifié les comptes annuels 2019 de l’association pour cause d’irrégularités comptables constatées. La ville de Nantes a voulu vérifier d’éventuels mouvements financiers coordonnés entre cette structure et La Folle Journée. La municipalité a alors mandaté le cabinet KPMG pour réaliser un audit de gestion sur les comptes de la SAEM La Folle Journée.
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Selon le communiqué de la SAEM, cet audit a mis en évidence « des mouvements de trésorerie très importants liés à des avances de salaires et de frais de représentation au bénéfice de la directrice générale, largement supérieures aux dépenses réellement constatées et justifiées, et qui constitue à l’évidence et a minima une faute de gestion de la société » . En conséquence, le président du Conseil d’administration a convoqué la directrice générale (depuis 2016) qui lui a remis sa démission.
Pour son directeur artistique René Martin, la Folle Journée n’est pas mise en péril
La SAEM indique qu’un Conseil d’administration extraordinaire est convoqué dans les tout prochains jours afin d’entériner cette démission et de nommer un nouveau ou une nouvelle responsable de la Folle Journée. Par ailleurs, la SAEM a porté plainte auprès du Procureur de la République et se réserve le droit de se constituer partie civile. De son côté, la ville de Nantes, financeur des deux structures, a également porté plainte tout en confirmant « son soutien et son engagement total auprès de la SAEM Folle Journée et de l’Espace Simone de Beauvoir ».
Interrogé par l’AFP, René Martin, le directeur artistique de l’événement nantais indique que « Ca ne peut avoir aucune conséquence sur le festival en lui-même, parce que là, malheureusement c’est un acte personnel, c’est un comportement personnel. Il y a des sommes en jeu, mais je pense que ça ne met pas du tout en péril la Folle Journée ». La SAEM Folle Journée est une « structure juridique complètement indépendante de nous, et moi je n’avais accès à aucun compte, je ne voyais pas les résultats financiers, je savais simplement si on était équilibré ou pas« , a précisé René Martin.
Philippe Gault