Confinés depuis le 9 mars et jusqu’au 3 avril, les Italiens vivent dans une ambiance étrange. Un silence angoissant pèse sur les grandes villes de la péninsule, sauf à 18h00 lorsque résonnent des airs et des chants depuis fenêtres et balcons. À Florence, c’est un ténor professionnel qui illumine chaque soir le crépuscule toscan.
18h00, l’heure de l’espoir en Italie
Depuis vendredi, les Italiens ont pris l’habitude de se mettre à leur fenêtre ou sur leurs balcons pour chanter ou jouer d’un instrument tous les soirs vers 18h00. À Florence, la capitale de la Toscane, le ténor Maurizio Marchini offre aux Florentins, à cette heure-là, un récital un peu particulier.
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Ainsi samedi 14 mars, il s’est avancé sur son balcon pour pousser la sérénade. Une interprétation de Nessun Dorma tiré du Turandot qu’il a filmée et fait partager au milliers d’admirateurs qui le suivent sur les réseau sociaux, notamment sur Facebook.
La veille, c’est sur le même air de Giacomo Puccini que l’unité acrobatique de l’armée de l’air italienne, l’équivalent transalpin de la Patrouille de France, avait donné un très émouvant show aérien au-dessus de la mer au cours duquel les 10 avions du groupe ont dessiné les couleurs du drapeau italien dans le ciel.
Maurizio Marchini brise le silence florentin
Le lendemain, dimanche, Maurizio Marchini a brisé le silence florentin en interprétant « Una Furtiva Lagrima », extrait symbolique de l’opéra L’Élixir d’amour de Gaetano Donizetti dans lequel Nemorino chante sa joie d’être aimé par Adina. Maurizio Marchini, né à Rimini en 1974, a commencé ses études musicales en 1981 et a rejoint le groupe musical de la ville de Rimini comme trompettiste. Après des études universitaires en chant et disciplines musicales au conservatoire Cherubini de Florence, il débuta sa carrière d’opéra en 2004 avec le chœur d’opéra Marchigiano V. Bellini de Macerata et a collaboré à plusieurs reprises avec le chœur Maggio Fiorentino dans diverses représentations dont Aida, Don Carlo et Carmina Burana. Il se produit régulièrement avec l’association musicale « Opéra à Saint-Marc » à Florence ou à Pise et aussi à l’étranger.
Philippe Gault