Le prestigieux festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence entend revenir en force en 2021 après l’annulation cet été pour cause de pandémie de coronavirus. Parmi les affiches proposées dans le programme qui a été présenté aujourd’hui, des monuments du répertoire comme Tristan et Isolde ou Les Noces de Figaro mais également deux créations mondiales et une première en France.
Sir Simon Rattle dirigera Tristan et Isolde
« Malgré les incertitudes, le Festival souhaite dévoiler dès aujourd’hui les nouvelles productions d’opéra de l’édition 2021″ qu’il veut « exceptionnelle », a indiqué le directeur de la manifestation Pierre Audi dans un communiqué. Exceptionnelle, à commencer par une mise en avant des femmes au prochain festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence (30 juin-25 juillet) qui mettra en valeur pas moins de 13 artistes (hors chanteuses), de la compositrice Kaija Saariaho à la metteuse en scène Lotte de Beer, en passant par la poétesse Etel Adnan ou la cheffe d’orchestre Susanna Mälkki.
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Loin de réduire la voilure, le festival mettra les bouchées doubles avec 8 productions contre 5 à 6 habituellement. Le monumental Tristan et Isolde de Richard Wagner, présenté pour la première fois à Aix-en-Provence, sera mis en scène par l’Australien Simon Stone, dirigé par le chef d’orchestre britannique Sir Simon Rattle et porté par deux des plus grands chanteurs wagnériens actuellement, Stuart Skelton et Nina Stemme. La Néerlandaise Lotte de Beer s’emparera du populaire opéra bouffe Les Noces de Figaro de Mozart. Initialement prévu en 2020, l’opéra russe Le Coq d’or de Nicolaï Rimski-Korsakov est maintenu en 2021, avec une mise en scène de l’Australien Barrie Kosky qui revisite souvent les classiques de manière iconoclaste. Barrie Kosky va également monter Falstaff, le dernier opéra écrit par Giuseppe Verdi, inspiré d’un personnage de Shakespeare.
Kaija Saariaho et Samir Odeh-Tamimi signeront deux créations mondiales
Parmi les créations mondiales figure L’Apocalypse arabe », inspiré d’un recueil de poèmes du même nom de la Libano-Américaine Etel Adnan. Pierre Audi, qui est franco-libanais, va signer la mise en scène et le compositeur israélo-palestinien Samir Odeh-Tamimi, la musique. La deuxième création mondiale était celle prévue pour 2020, Innocence, de la compositrice finlandaise Kaija Saariaho, sur des fantômes du passé qui viennent hanter un banquet de mariage.
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Et en première française, le festival proposera l’opéra Woman at point zero, créé en 2017 et basé sur un roman de l’écrivaine et grande féministe égyptienne Nawal el Saadawi, à propos d’une femme qui raconte sa vie la veille de son exécution. L’œuvre a été créée par Bushra el-Turk et mise en scène par Laila Soliman.
Philippe Gault (avec AFP)