Anna Netrebko et Riccardo Chailly acclamés pour un Macbeth exceptionnel à la Scala de Milan

Crédit: Teatro alla Scala

Le public du Teatro alla Scala de Milan a acclamé ce mardi soir une grandiose représentation de Macbeth de Giuseppe Verdi pour l’ouverture de la nouvelle saison, réservant une longue ovation à ses interprètes, parmi lesquels les chanteurs russes Anna Netrebko et Ildar Abdrazakov et le chef d’orchestre Riccardo Chailly.

Macbeth : Les 2000 spectateurs ont applaudi le spectacle pendant 12 minutes

« Je voudrais que notre première soit comme une lumière pour maintenir la flamme afin que l’on comprenne qu’un jour finira ce cauchemar » avait déclaré à Dominique Meyer, le directeur de la Scala qui avait été contraint l’an dernier de renoncer à la représentation en public de la « Prima » (La première). Une salle pleine hier – 2000 spectateurs – et enthousiaste, la présence de personnalités politiques, de grands patrons, de vedettes et de membres de la haute société locale en tenue de gala ont amplement rassuré les dirigeants de l’institution milanaise. Seul tribut concédé en raison de la crise sanitaire, le dîner de gala avait été supprimé.

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À l’issue de cette première de Macbeth, l’opéra de Giuseppe Verdi qui sera encore proposé 6 fois jusqu’à la fin du mois, les artistes ont été salués par des applaudissements nourris pendant 12 minutes, de nombreux « bravo ! » fusaient et des roses rouges ont été jetées depuis les balcons. Quelques sifflets ont cependant sanctionné la mise en scène audacieuse de Davide Livermore. Présent dans la loge royale (palco reale), le président italien, Sergio Mattarella, considéré comme le garant des institutions, a été applaudi pendant plus de cinq minutes avant le début de la représentation. C’était sa dernière « Prima » dans ses fonctions qu’il cessera en janvier.

Davide Livermore : Sa mise en scène audacieuse a désorienté certains spectateurs

Chaudement applaudi, Riccardo Chailly, le directeur musical de la Scala qui dirigeait le concert, a déclaré : « nous voulions démontrer la modernité presque abrasive de Macbeth, avec une fraîcheur, une théâtralité, qui est même parfois alarmante ».  Il est vrai que le décor onirique monumental, évoquant parfois un panorama de gratte-ciels typique des grandes villes américaines, parfois un gigantesque labyrinthe, métaphore des chemins tortueux dans lesquels s’égare l’esprit des protagonistes et la mise en scène audacieuse imaginés par Davide Livermore ont pu désorienter, voire choquer, certains spectateurs.

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En revanche, l’intrépide héroïne shakespearienne, Lady Macbeth, incarnée avec passion par la soprano russe Anna Netrebko a fait vibrer la salle. L’émotion a été particulièrement forte pendant la célèbre scène de somnambulisme, qui montre la souveraine, prise de folie, errer dans son château, persuadée de voir le sang des crimes sur ses mains, avant de rester suspendue au-dessus d’un gouffre. Dans le rôle de Macbeth, le baryton italien Luca Salsi, dont la voix semble taillée sur mesure pour le répertoire verdien, et la basse russe Ildar Abdrazakov, intrigant général Banquo, ont eux aussi séduit le public.

Philippe Gault (avec AFP)

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