Samuel Paty : La presse revient sur les derniers jours du professeur, marqués par la peur

FRANCOIS GREUEZ/SIPA

La une du Parisien-Aujourd’hui en France revient sur les derniers jours de Samuel Paty, tué le 16 octobre 2020. Les dernières investigations révèlent que le professeur craignait pour sa vie. Il avait fait l’objet de menaces venues du monde entier liées à la projection d’une caricature de Mahomet en classe.

Samuel Paty aurait-il dû bénéficier d’une protection policière face aux menaces ?

Samuel Paty se savaient menacé, la direction de son collège le savait, ses collègues ont essayé de l’aider, mais cela n’a pas suffi : c’est ce qui ressort de la lecture du Parisien-Aujourd’hui en France. Le journal fait le récit des jours qui ont précédé l’assassinat du professeur d’histoire et montre qu’une protection policière aurait pu être décidée. Le quotidien décrit un homme esseulé, apeuré, au abois. L’enfer commence le 6 octobre après la projection d’une caricature de Mahomet. Le collège ne tarde pas à recevoir des messages du monde entier. L’agent d’accueil du collège est inquiète pour l’enseignant et surveille son emploi du temps, redoutant des attroupements aux abords du collège.

A lire aussi

 

Le 10 octobre l’enseignant écrit un mail à ses collègues leur expliquant qu’il est menacé par des islamistes locaux, il s’exposera en retour à des sous-entendus de deux collègues qui le soupçonnent d’islamophobie. La principale du collège alerte les autorités de police et le rectorat. Paty commence à prendre des précautions. Il se fait raccompagner en voiture par des collègues, évite de se faire déposer devant chez lui, rabat sur sa tête une capuche pour se faire discret. 3 jours avant sa mort ses recherches sur Google montrent qu’il a peur, qu’il se renseigne sur la notion de trouble à l’ordre public.

 

La sécurisation du collège avait été demandée par la principale du collège de Samuel Paty

Le témoignage de la principale est éclairant. Le 7 octobre, le lendemain du fameux cours, elle a alerté le renseignement territorial. Le 8 octobre, elle reçoit la visite de Brahim Chnina, père de l’élève qui a raconté – en le déformant – le cours de Samuel Paty. L’homme est flanqué d’Abdelhakim Sefrioui qui lance à la fonctionnaire que s’ils avaient été juifs, on ne les aurait pas laissé attendre dehors dans le froid. Dès la fin de l’entretien, la principale prévient le référent police du commissariat pour demander une sécurisation du collège. La vidéo qui met en cause Samuel Paty atteint les 800 vues le samedi qui suit. Le lundi, le collège reçoit un message audio de menace directe. Le mardi, la principale et le prof portent plainte. Que fait la police ? Elle conseille à l’enseignant de se rendre au travail en voiture. Samuel Paty est tué le vendredi suivant, on retrouvera un marteau dans son sac le jour des faits. Un mois plus tard, le département des Yvelines fait installer une grille devant le collège. 4 ans que la principale le réclamait.

David Abiker

 

Retrouvez toute l’actualité Société