Richard Ferrand reconnaît « des failles » dans la gestion de la crise du coronavirus

Richard Ferrand était l’invité de la matinale de Guillaume Durand ce mardi 14 avril. Le président de l’Assemblée nationale a avoué qu’il y avait « eu des failles » dans la gestion de la crise et a compté sur sa mission d’information, qui terminera ses auditions « fin juin », pour tirer « le moment venu » tous les enseignements de l’épidémie de Covid-19.

La mission d’information de l’Assemblée terminera ses auditions « fin juin »

« Ce qui est certain, c’est qu’il y a eu des failles ». Au lendemain du discours d’Emmanuel Macron, qui a reconnu que la France n’était « à l’évidence pas assez préparée » à l’épidémie de coronavirus, Richard Ferrand a emboîté le pas du chef de l’Etat, tout en incriminant les décisionnaires précédents. « A l’Assemblée nationale, nous avons décidé de créer une mission d’information, que je préside moi-même d’ailleurs, pour faire en sorte que l’on puisse comprendre quel a été depuis une quinzaine d’années le processus qui a abouti à la gestion de stocks insuffisants de masques » notamment.

 

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Cette mission d’information devrait terminer ses auditions « fin juin », puis se transformer en commission d’enquête pour « vérifier tout le processus de décisions qui a conduit aujourd’hui à une situation qui a pu être critiquée ». Le député du Finistère assure qu’il en tirera « le moment venu » tous les enseignements, afin de se mettre « en position de faire face, si par malheur, un épisode aussi tragique devait se renouveler ».

 

Richard Ferrand a fustigé les critiques d’Arnaud Montebourg, qui « viennent toujours au moment des difficultés »

Auquel cas, le président de la République aimerait compter sur une capacité nationale de production de masques, de tests ou encore de médicaments. Une volonté de recouvrer une souveraineté territoriale, à l’opposé de son discours de campagne présidentiel pour l’ex-ministre Arnaud Montebourg entre autres.

 

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« Les critiques viennent toujours au moment des difficultés. On ne peut pas en permanence estimer que la réaction n’a pas été à la hauteur. J’entendais tout à l’heure monsieur A. Marion sur votre antenne, qui est spécialisé dans le redressement des entreprises, et qui saluait l’agilité des réponses données et leur puissance ».

 

 

« Vaille que vaille, des décisions d’une ampleur inédite ont été prises » pour l’économie, selon Richard Ferrand

« Emmanuel Macron a plaidé pour cette notion de souveraineté européenne, pour que notre continent ne soit pas ouvert à tous les vents et ne soit pas dépendant d’un pays sur les plans militaires, numériques, économiques… » L’autonomie de l’Europe en matière de productions stratégiques suppose une coopération entre tous les Etats membres.

 

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Mais l’unité n’a pas toujours fait le poids face aux intérêts nationaux durant cette crise. Richard Ferrand a préféré mettre en avant l’action économique du l’UE, qui s’est pourtant déchirée sur le financement de la crise économique. « Vaille que vaille, au plan européen, malgré des réticences, des décisions d’une ampleur totalement inédite ont été prises ».

 

Pas de retour à la normal mais à « une vie avec le virus »

« Si on ne réinjectait pas tous les moyens nécessaires, alors c’était un effondrement collectif qui était à redouter. La France va être en capacité de faire face à l’enjeu économique », a-t-il assuré. L’allocution d’Emmanuel Macron, qui a annoncé l’amorce d’un déconfinement progressif, si les conditions sanitaires le permettent, à partir du 11 mai prochain, a accouché d’une autre décision, déjà redoutée par certains syndicats de parents d’élèves : la réouverture des écoles d’ici un mois.

 

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« Nous savions tous que sortir de la situation actuelle poserait des questions, susciterait des inquiétudes. Et pourtant, il faut bien tracer une perspective. Il est important que chacun oeuvre pour un retour, non pas à une vie normale mais à une vie avec le virus ».

 

Nicolas Gomont

 

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