Le port du masque sera obligatoire en entreprise dans tous les espaces de travail clos et partagés à partir du 1er septembre. Une mesure de précaution décidée par le gouvernement après les frémissements de reprise de l’épidémie de coronavirus. Selon un sondage réalisé pour le site Qapa, plus de 26 % des Français ne suivront pas la directive imposée par l’Etat.
« Je ne peux pas le porter toute la journée, c’est horrible, ça me gêne »
La ministre du Travail Elisabeth Borne a évoqué hier de possibles adaptations « pour les activités pour lesquelles [le port du masque] est très pénalisant » mais sans plus de précisions pour ‘l’instant. Dans l’ensemble, les Français comptent bien se plier à cette obligation, mais un quart des salariés seraient quand même réticents, selon un sondage réalisé par le site spécialisé dans la recherche d’emploi Qapa.
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Pour ces derniers, pas question de porter le masque toute la journée. C’est le cas de Saïda, agent d’accueil et anti-masque : « Je ne peux pas garder le masque toute la journée, déjà dans les transports, c’est horrible, ça me gêne. Mais je ne suis pas la seule, beaucoup de gens s’en plaignent. Je le porte sous le nez, j’ai besoin de respirer! ». Si le port du masque sera obligatoire dans les open space, il ne le sera pas dans les bureaux individuels. Paul travaille dans un grand bureau avec trois collègues, il ne voit pas l’intérêt de le porter, invoquant « 10 mètres de distanciation » avec ses collègues. Toutefois, il affirme qu’il le portera « dans les couloirs, les sanitaires, le réfectoire ».
Si un salarié refuse de porter le masque, il peut s’exposer à un licenciement
Guy, manager dans une entreprise publique, se pliera à la règle mais de mauvaise grâce, il dénonce « un excès de prévention ». « Jusqu’à quand va-t-on devoir garder le masque ? » s’interroge-t-il, alors qu’on évoque potentiellement plusieurs années avant la mise au point d’un vaccin efficace contre le coronavirus. Le salarié récalcitrant s’expose pourtant à des sanctions explique Frédéric Leclerc, avocat associé au sein du cabinet Lusis, spécialiste du droit du travail : « ça peut commencer par un avertissement, un blâme, jusqu’au licenciement, car l’entreprise est responsable de la santé et de la sécurité de chaque salarié, au moment où il est dans l’exercice de son contrat de travail ». Et dans le cas de figure où un employeur ne fournit pas dès mardi des masques à ses salariés, ces derniers pourront exercer un droit de retrait. Le gouvernement recommande toujours par ailleurs le recours au télétravail dans les zones où le virus circule activement Le protocole national sera mis en ligne lundi 31 août au plus tard, pour application le lendemain.
Ecoutez le reportage d’Emilie Valès :