Chaque matin, Michel Grossiord décrypte l’actualité et vous partage sa Revue de Presse
Formidable, ou angoissante si l’on pense à la fin de l’humanité qui s’annonce.
La fin des océans ! Les Echos et La Croix sonnent à leur tour l’alarme sur le désastre écologique de la pollution au plastique qui devrait se poursuivre au cours des 30 prochaines années.
La Méditerranée est en détresse, mais aucune mer du globe n’est épargnée : en 2050, il y aura plus de plastique que de poissons dans les océans.
Aujourd’hui, on avalerait jusqu’à 5 grammes de plastique chaque semaine, soit le poids d’une carte de crédit, selon un rapport commandé par le WWF à une université australienne.
Première source de ce plastique ingurgité, l’eau, surtout si elle est embouteillée.
Et puis les fruits de mer, la bière et le sel qui contiennent le plus fort taux.
« @LesEchos et @LaCroix consacrent leurs Une au plastique envahissant. La pollution toune au désastre » @MGrossiord #ClassiqueMatin https://t.co/IGKjYczbyh pic.twitter.com/1pxUDBA5g4
— ? Radio Classique ?️ (@radioclassique) 12 juin 2019
Pollution dans les mers, dans les villes, dans les airs
Dans les villes, la voiture est en cause bien sûr, mais drôle d’idée tout de même : la ministre des Transports se déclare en faveur d’un avertissement dans les publicités.
Vous savez pour les produits gras ou salés, la pub nous demande de ne pas oublier de bouger.
Demain, quand un constructeur vantera un modèle thermique, obligation pourrait lui être faite de diffuser un petit message vantant l’usage des transports en commun ou du vélo. Les automobilistes seront ainsi prévenus, explique Le Figaro économie : acheter une voiture thermique et s’en servir ( !), c’est accroître la pollution…
La culpabilisation marche à fond
C’est vrai aussi pour l’avion. A la Une de Ouest-France, deux jeunes Rennais, Adèle et Romain. Soucieux de leur empreinte carbone, ils ont décidé de ne plus prendre l’avion.
Et pourtant, le ciel est la plus belle conquête de l’homme, rappelle Bertille Bayart dans Le Figaro.
Notre consœur défend le droit à voler, qui est une conquête de liberté… Et argumente : le transport aérien promet que sa croissance exponentielle (de 4 milliards de passagers à plus de double dans 20 ans) sera neutre en émissions de CO2.
Et que les mêmes émissions auront été divisées par 2 d’ici à 2050.
Comment ?
Les constructeurs (motoristes, équipementiers) sont obsédés par la frugalité en raison du coût du kérosène… Et les pilotes se sont mis à l’écoconduite… Bref, l’avion se réinvente pour devenir plus propre. Le Figaro milite pour le progrès plutôt que la formidable régression que serait ne plus voyager qu’au sol.
L’écologie (la lutte contre le gaspillage, l’économie circulaire…) il devrait en être question dans le deuxième discours de politique générale d’Edouard Philippe. Sa relance des réformes pour l’acte II du quinquennat, à la Une du Parisien, de L’Opinion, du Figaro… journal qui annonce par ailleurs une explosion des demandes d’asile depuis le début de l’année.
On lit que le premier ministre a préparé son rendez-vous avec une minutie tatillonne.
Ce type de rendez-vous se prépare rarement avec désinvolture.
Emmanuel Macron, lui, a livré un spectaculaire mea culpa à propos des gilets jaunes !
J’ai commis « une erreur fondamentale », a reconnu le Chef de l’Etat devant l’Organisation internationale du travail. « Il faut savoir changer de méthode… »
Plus d’humanité, plus de proximité…
Et Emmanuel Macron, à la surprise de L’Humanité, mais qui n’y voit pas une concurrence sérieuse, s’est présenté en « crypto-marxiste » selon le journal communiste. Il s’est fait le chantre d’une mondialisation plus sociale, un débat qui gagne notamment aux Etats-Unis, rapporte Le Nouvel Economiste. Les patrons américains eux-mêmes tirent la sonnette d’alarme, certains ont compris leur intérêt à corriger eux-mêmes le capitalisme de ses excès, l’hypercapitalisme.
Encore un titre relevé dans L’Humanité au sujet du débat au Conseil de Paris : faut -il confier la gestion publique du crématorium du Père-Lachaise à un fonds d’investissement leader du secteur du funéraire ?
Le titre : A Paris, la crémation tombe sur un os…
(comprendre : l’opposition communiste…)
« La France indécise, titre @libe . Et son leader toujours mutique. On le dit tantôt effondré, tantôt optimiste. Jean-Luc Mélenchon n’a pas encore tranché son avenir. » @MGrossiord #ClassiqueMatin https://t.co/IGKjYczbyh pic.twitter.com/Ge95VFpoTE
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D’autres nouvelles municipales ?
Le premier mort à Paris dans un accident de trottinette, un jeune de 25 ans… Le pitoyable est l’inaction des politiques, dénonce Michel Schifres dans L’Opinion. « On n’élit pas des gens pour qu’ils regardent passer les trottinettes comme d’autres les trains ».
Orléans : un détonnant voyageur aux commandes de la ville. Le maire, Olivier Carré, explore le monde (La Vegas, la Chine à 5 reprises en 3 ans, Lisbonne, Cannes, Paris…) aux frais de ses administrés, raconte Le Canard Enchaîné… qui accuse l’élu de mêler vie privée et conduite des affaires.
Enfin, des nouvelles de la police politique américaine
Woody Allen maudit dans son pays… Le réalisateur, en disgrâce dans son pays après les accusations d’abus sexuels, ne pourra pas montrer son film « Un jour de pluie à New York ». Heureusement, il sortira en France à la rentrée, et Woody Allen pourra tourner un prochain film en Espagne.
Le Figaro dénonce la police politique à l’œuvre, qui menace aussi le J’accuse de Roman Polanski, boudé lui aussi.
Devenu paria, lâché par les acteurs américains qui le renient, Woody Allen n’a pas non plus trouvé d’éditeur américain pour ses mémoires.
Le moralisme ambiant gagne la presse… puisque le New York Times a décidé de priver également son édition internationale de dessins (l’un d’eux jugé antisémite avait provoqué la polémique. Une erreur… mais cesser toute caricature politique, c’est tuer un moustique au bazooka, pour l’hebdomadaire Marianne).
Le dessinateur Patrick Chapatte, collaborateur du NYT, estime que nous vivons désormais dans un monde où les foules moralisatrices se rassemblent sur les réseaux sociaux et se lèvent comme une tempête.
Il ne s’agit pas que de caricatures mais de journalisme et d’opinion en général.
Michel Grossiord