Les déchets s’amoncellent dans la capitale, conséquence de la grève des éboueurs et des personnels des incinérateurs contre la réforme des retraites.
Ecoutez le reportage d’Eric Kuoch
La grève va se poursuivre dans les usines de traitement des déchets
Depuis le 23 janvier, les trois incinérateurs franciliens sont à l’arrêt et ne traitent plus les déchets, et cela va se poursuivre. Les 3 sites concernés ont revoté la grève, hier, jusqu’au vendredi 7 février. Impossible de traiter les déchets, alors pour faire face à la situation, les ordures sont enfouies sur deux sites. Malgré cela, on frôle la saturation.
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Jacques Gautier, Président du Syctom, l’organisme chargé des déchets franciliens lance cette alerte : « dans les jours qui viennent, la situation deviendra insupportable. En l’absence de réaction de l’Etat, nous aurions dans une semaine des collectes qui ne se feraient plus, et la région parisienne serait envahie par les ordures ménagères ».
La CGT Energie dénonce un passage en force du gouvernement.
Pour éviter ce point de non-retour, le Syctom a donc demandé au préfet de région de réquisitionner des personnels afin de redémarrer au moins un incinérateur. Celui d’Issy-les-Moulineaux, d’ici jeudi matin. Même s’ils disent comprendre les désagréments dus à leur grève, les grévistes dénoncent une manœuvre pour faire cesser leur mouvement.
⚠ Aujourd'hui poursuite du blocage ➡ 7 février. @leSyctom a saisi l’Etat pour une réquisition des personnels d'Isséane pour rallumage de l'UVE. Gestion des fosses en transfert des déchets collectés à Ivry et St Ouen. + d'infos https://t.co/6jkbbofGsU pic.twitter.com/uANYhqtkx7
— Le Syctom ? (@LeSyctom) February 3, 2020
Pour Julien Lambert, de la CGT Energie, le fait de réquisitionner les personnels correspond à une volonté « de mettre le couvercle sur un mécontentement grandissant. Faire ça, c’est se tromper. Je le renvoie à la responsabilité du gouvernement qui cherche à passer en force, et refuse de prendre le temps de discuter sur un sujet qui est structurant pour les futures générations ». En 10 jours, près de 70 000 tonnes de déchets n’ont pu être traitées. La mairie de Paris en appelle également à l’Etat d’intervenir pour éviter les risques sanitaires.
Eric Kuoch