Ce jeudi 16 septembre a lieu une mobilisation pour la dé-conjugalisation de l’AAH, l’Allocation aux adultes handicapés. Elle garantit des ressources minimales aux personnes handicapées reconnues comme telles, mais disparaît lorsque qu’une personne en situation de handicap se déclare en couple.
L’UNAPEI et 21 associations demandent l’individualisation de l’allocation
50 000 personnes touchent actuellement cette aide. Cette mobilisation se tient à moins d’un mois d’un vote crucial de la PPL (prestation de compensation du handicap), au Sénat début octobre. Une vingtaine d’associations organisent donc la riposte ce jeudi pour l’individualisation de cette allocation. Habiter avec son compagnon, c’est ce que souhaiterait Francie, atteinte d’une maladie dégénérative. La jeune femme déplore le fait d’habiter encore, à 28 ans, chez ses parents. Si Francie venait à déménager l’AAH qu’elle touche actuellement lui serait retirée car calculée sur les revenus du couple. Une situation qu’elle a bien du mal à accepter. « Je trouve cela ahurissant d’en arriver là. Mon handicap ne me permet pas de travailler. Vivre au crochet de quelqu’un peut devenir très dangereux ». Déjà en situation de faiblesse à cause de son handicap, elle ressent le sentiment d’être un poids au quotidien pour ceux qui l’entourent: « On est des boulets pour la société, pour notre famille et pour notre conjoint ».
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L’individualisation de cette allocation demandée par 22 associations est pourtant légitime pour respecter le droit des personnes en situation de handicap explique Elisabeth Lammers, vice-présidente à l’UNAPEI. Selon elle, cette injustice totale porte atteinte à la dignité de la personne puisqu’au-delà du fait d’être en situation de handicap, on lui refuse le droit d’être amoureux ou de vivre avec quelqu’un: « Si vous êtes amoureux il faut que la personne vous prenne en charge. Où est la liberté ? ». Le montant de l’AAH s’élève au maximum à 903,60 euros par mois.
Juliette Pietraszewski
Retrouvez le reportage de Juliette Pietraszewski