Covid 19 : Dès 2005, un rapport priait l’Etat de « constituer sans tarder des stocks de masques »

Le Monde publie ce matin des extraits d’un rapport qui avait prévu la crise du Covid-19 dès 2005. Il prévoyait l’apparition d’une pathologie « qui pourraient conduire à une paralysie du pays ». Il recommandait à l’Etat « de constituer sans tarder des stocks de masques »

 

Le rapport prédisait que l’épidémie ne se répandrait pas uniformément sur le territoire

Alors ministre de l’Intérieur en 2005, Dominique De Villepin reçoit de l’Inspection générale de l’Administration un rapport qui évoque « une pathologie très différente de la grippe saisonnière, par sa forte mortalité et par l’impossibilité de disposer rapidement d’un vaccin ». « Ses effets pourraient conduire à une désorganisation voire à une paralysie du pays (…) Les premières vagues pourraient s’installer en 2 à 4 semaines et durer chacune huit à douze semaines. Toutes les régions du territoire métropolitain ne seraient pas nécessairement atteintes simultanément », avait-il anticipé.

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Décidément visionnaire, le rapport de l’IGA anticipait par exemple « l’insuffisance vraisemblable, à court terme, des équipements de protection », et recommandait aux services étatiques « de constituer sans tarder des stocks de masques ». Il préconisait enfin « l’acquisition et le conditionnement d’antiviraux (Tamiflu), le préfinancement et l’installation de machines de production de masques FFP2 dans les industries textiles françaises ».

 

 

 

Le confinement ne repose pas sur des bases légales, pour le journaliste Jean Quatremer

Comment l’information s’est perdue en route ? Pourquoi malgré un avertissement argumentée, l’Inspection générale de l’administration n’a pas été entendue ? C’est l’objet de la série qui démarre aujourd’hui dans Le Monde. Autre papier à lire sur la longueur, et paru la veille du 1er mai, mais largement diffusé et commenté sur les réseaux sociaux, une réflexion du journaliste Jean Quatremer sur cette France privée de débat au moment du confinement.

 

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Jean Quatremer y développe l’idée d’un confinement sans base légale et se demande pourquoi on a assigné à résidence une population toute entière. « C’est le triomphe de l’individualisme, celui de la santé immédiate, de l’individu face au bien-être collectif actuel et futur. Les termes du débat sont en réalité identiques à ceux du changement climatique : doit-on accepter de sacrifier son bien-être immédiat pour assurer la survie de l’espèce humaine ? »

 

 

David Abiker

 

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