La Journée Mondiale du droit à l’avortement a lieu ce mercredi. En France, le nombre d’IVG réalisé reste stable mais chute fortement chez les plus jeunes. En parallèle, l’accès à l’IVG se raréfie dans les petites villes et dans les campagnes.
Les contraceptions longue durée comme le stérilet sont de plus en plus populaires
Des manifestations sont prévues ce mercredi un peu partout en France alors que le droit à l’IVG est remis en cause aux Etats Unis, mais aussi en Pologne ou en Hongrie. Le Sénat va se pencher en octobre sur une proposition de loi pour inscrire ce droit dans la constitution française. Dans l’Hexagone, le nombre d’IVG réalisé reste stable depuis 2O18 : environ 220.000 par an. Rapporté au nombre de femmes entre 15 et 49 ans soit en âge de procréer, 15 personnes sur 1000 qui y ont recours, exactement comme en 2020. Mais la pratique de l’avortement baisse chez les moins de 30 ans et particulièrement chez les 18-19 ans. Dans cette tranche d’âge, 14 femmes sur 1000 y ont eu recours l’an dernier, soit deux fois moins qu’il y’a 8 ans, selon le professeur Israël Nisand, gynécologue au CHU de Strasbourg. « Il y a une plus grande et plus large utilisation des contraceptions longue durée, comme le stérilet », constate-t-il. « Les IVG chirurgicales sont aussi de plus en plus rares : 3 avortements sur 4 sont faits par voie médicamenteuse ».
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Dans les villes qui n’ont pas de CHU, l’accès à l’IVG devient de plus en plus compliqué
Depuis février, le délai de de l’IVG est passé de douze à quatorze semaines. C’est une avancée majeure pour la gynécologue Sophie Gaudu, présidente de REVO, un réseau d’accès à l’IVG. Mais en parallèle, dans certaines petites villes qui ne disposent pas de CHU, l’accès à l’avortement devient de plus en plus compliqué. « Plusieurs petites maternités ont fermé et les centres IVG qui s’y trouvaient aussi », avance-t-elle. Trouver des médecins n’est pas compliqué mais souvent, « les postes sont très mal payés ». Ce n’est pas non plus attrayant pour les hôpitaux, poursuit Sophie Gaudu : « ce que touche un hôpital quand il prend en charge une femme en besoin d’IVG est très inférieur à ce que ça lui coûte ». Pour remédier aux déserts médicaux, un décret va être publié dans les prochains jours. Il autorisera les sages femmes à pratiquer l’avortement non seulement médicamenteux, mais aussi de passer une formation pour pratiquer l’IVG chirurgicale.
Rémi Pfister
Retrouvez le reportage de Rémi Pfister à partir de 05:50