Etats-Unis : Le droit à l’avortement menacé par la Cour suprême

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Les plus hauts magistrats américains ont pour plan de rendre autonome le choix de chaque Etat d’interdire ou non l’IVG. Le droit constitutionnel à l’avortement est donc menacé dans un grand nombre des 50 Etats qui composent le pays.

Donald Trump a nommé à la Cour suprême 3 juges conservateurs

« Le droit à l’avortement dans le viseur de la Cour suprême américaine » titre le journal La Croix. En effet, « les Etats-Unis se déchirent sur le droit à l’avortement » et c’est également en une du Parisien. Selon Libération, « la Cour suprême à majorité conservatrice devrait annuler l’autorisation d’avorter au niveau fédéral. Cette décision ouvrirait la voie à d’autres régressions. Joe Biden appelle les Américains à riposter dans les urnes » lors des prochaines élections de mi-mandat. Tout est parti d’une fuite d’un brouillon qui a alerté l’opinion sur l’intention de la Cour suprême de formuler un avis appelant à annuler le droit constitutionnel à l’IVG en vigueur depuis 1973. Trump en est le principal responsable car durant son mandat il a nommé 3 juges conservateurs au sommet du pouvoir judiciaire.

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Dans son édito du jour, Gilles Sengès explique que la fragile paix civile rétablie aux Etats-Unis après le départ de Trump est finie : « à peine remis de l’assaut du Congrès par les supporters de l’ancien président et d’une pandémie qui a opposé proxax et antivax, le pays est désormais menacé de se fracturer sur la question de l’avortement. Les défenseurs du droit à la vie peuvent remercier Trump qui en nommant 3 juges opposés à l’IVG à la Cour suprême a fait basculer sa composition. En effet, les juges qui y représentent le courant libéral ne sont plus que 3 ». L’éditorialiste de l’Opinion conclut en anticipant la suite du combat : « si les sages renvoient effectivement la question du droit à l’avortement à chacun des 50 Etats composant le pays, les élections de mi-mandat de novembre prochain promettent d’être électriques ». Libération explique que ce qui est sur le point d’arriver aux Etats-Unis est le produit « d’un travail de sape mené sur le long terme par la droite évangélique. Galvanisés par la présidence Trump les conservateurs chrétiens, bruyants opposants à l’IVG, voient leur activisme réactionnaire triompher ».

 

« Il faut s’attendre à l’apparition de manifestations gigantesques aux Etats-Unis pour défendre le droit à l’avortement »

Ainsi Laurent Provost cite la clairvoyance de Simone Veil en rappelant que l’ancienne présidente du Parlement européen prévenez « qu’il suffira d’une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. Ces droits ne sont jamais acquis. Vous devez rester vigilantes votre vie durant ». Dans La Croix l’historien Romain Huret estime que « la fuite qui a mis le feu aux poudres est le révélateur d’une machine démocratique américaine grippée. La Cour suprême avec cette fuite montre qu’elle ne fonctionne plus comme d’habitude. Le mouvement féministe étant particulièrement dynamique aux Etats-Unis depuis 10 ans, il faut s’attendre à l’apparition de manifestations gigantesques dans le pays pour défendre le droit à l’avortement ». En fait si vous lisez la presse ce matin, vous verrez que les libertés sont attaquées dans les 3 grandes puissances d’une manière ou d’une autre : aux Etats-Unis avec la remise en cause de l’avortement, en Chine où la politique de confinement avec objectif zéro Covid enferme 345 millions de Chinois et enfin en Russie, où ceux qui s’opposent à la guerre sont traités en hors-la-loi.

David Abiker 

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