Le 11 septembre marque la fin d’un monde, si l’on en croit les journaux. Nous sommes entrés dans la fin d’une époque, celle de la domination américaine, celle de la domination occidentale. Et l’évacuation catastrophique de l’Afghanistan 20 ans après par les Américains ne fait que renforcer ce sentiment.
Joshua Mitchell : « l’homme occidental a tellement peur d’agir qu’il n’ose plus croire en lui-même »
Le Midi-Libre titre ainsi : 11 septembre 2001 : la fin d’un monde. Courrier International titre sur La fin du siècle américain. L’Opinion, quotidien libéral évoque Le bûcher des libertés, le journal se penche sur cet occident qui vit toujours sous le régime de lois d’exception au nom de sa sécurité alors que la menace islamisme s’est démultipliée. Sur la crise morale américaine qui a suivi les attentats du 11-septembre, il faut lire absolument dans le Figaro l’interview de Joshua Mitchell qui part des attentats pour nous emmener ailleurs. Joshua Mitchell est professeur de théorie politique à l’université de Georgetown.
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Il explique au Figaro comment le 11-septembre a provoqué la crise morale de l’Occident, comment elle a apeuré l’homme occidental. « Cet homme occidental a tellement peur d’agir qu’il n’ose plus croire en lui-même. Les conséquences sont graves. Ceux qui pratiquent la politique des identités, ces nouveaux pasteurs de notre temps disent à l’occident coupable : renoncez à votre nation, elle est violente, renoncez à votre religion, elle est patriarcale et homophobe, renoncez à votre famille, elle est hétéro et normée ». Déclarez votre allégeance au monde digital cosmopolite qui ne connaît ni le temps, ni l’espace et vous aurez l’absolution. Et Joshua Mitchell conclut : « nous avons tellement faim d’une vie sans culpabilité que nous sommes prêts à tuer notre civilisation pour y parvenir ». Et si on y réfléchit bien, la présence et le succès médiatique et littéraire d’Eric Zemmour, qui fait et la une de Marianne, du Figaro et de Libération, sont en partie dus à cette honte de l’homme occidental. Le Suicide français, qu’il a choisi comme titre pour son livre, c’est la version hexagonale de la crise de confiance américaine.
David Abiker