Tensions France/Turquie : « Emmanuel Macron aurait dû aider les Kurdes plutôt que soutenir Erdogan » estime Clémentine Autain

Clémentine Autain était l’invitée de Bernard Poirette ce lundi 26 octobre, pour la sortie de son livre « A gauche en sortant de l’hypermarché » chez Grasset. La députée La France Insoumise s’est étonnée du changement d’attitude d’Emmanuel Macron envers Recep Tayyip Erdogan et estime qu’il aurait dû venir en aide au Kurdes dans leur lutte contre le président Turc au lieu de le soutenir.

Clémentine Autain dénonce l’exploitation des caissiers et des caissières

Interrogée par Bernard Poirette sur les votes protestataires, Clémentine Autain a affirmé qu’il ne fallait pas sous-estimer les votes pour Jean-Luc Mélenchon. La recherche de nouvelles voies est normale pour elle, compte tenu des contestations de plus en plus fortes contre « ceux qui dirigent le pays depuis 30 à 40 ans ». Toutefois, la députée française a exprimé toute son inquiétude face à l’avance de l’extrême droite, force politique qui selon elle est « intégrée dans le champs démocratique et républicain ». Pour elle « ce sont des heures dangereuses ».

A lire aussi

 

Clémentine Autain est ensuite revenue sur son livre « A gauche en sortant de l’hypermarché ». Elle explique avoir donné ce nom à son ouvrage car elle considère que « l’hypermarché cristallise des pathologies contemporaines comme la folie consumériste ». A travers ce lieu de consommation, la députée veut « poser la question de nos besoins » et dénonce la logique libérale et capitaliste. Elle pointe du doigt l’absurdité de ce lieu où « tout pousse à l’achat avec le marketing, la publicité, la façon dont est organisé le lieu ». Elle regrette que la grande distribution fasse d’immenses profits pendant que « les caissiers et les caissières sont exploités, ont un métier dur et des salaires de misère ».

 

« Emmanuel Macron aurait dû aider les kurdes plutôt que de soutenir M. Erdogan »

Clémentine Autain donne un objectif clair concernant ce qui finit dans nos assiettes : « consommer moins et mieux ». Cette démarche ne doit pas s’adresser aux plus riches, aux « bobos », mais aux plus démunis. Elle met en garde sur le risque d’avoir d’une part « un développement du hard discount et de la malbouffe pour les pauvres » et d’autre part « des bobos et des riches qui vont dans des magasins bios, mangent chers et mieux ». Un système à deux vitesses de la sorte est selon elle dangereux. Clémentine Autain estime qu’il faut « changer notre façon de penser l’économie et faire en sorte qu’elle réponde à nos besoins, partage les richesses et se pose la question de comment nous pouvons débattre démocratiquement de ce que nous produisons ».

A lire aussi

 

Enfin, Bernard Poirette lui a demandé son avis sur les relations tendues entre la France et la Turquie. Clémentine Autain a d’abord été très ferme et a condamné les propos de Recep Tayyip Erdogan, qu’elle juge « insensés » et « inadmissibles ». Mais elle s’est également montrée critique envers Emmanuel Macron à qui elle reproche de ne pas avoir toujours été aussi sévère avec son homologue turc : « ça aurait été bien, à une époque, d’aider les kurdes qui étaient physiquement au front au lieu de soutenir M. Erdogan ».

Antoine Mouly

 

Retrouvez les interviews politiques