Cet après-midi, Jean Castex consulte les présidents des groupes parlementaires, avant la présentation du projet de loi sanitaire le 5 janvier qui doit instituer le pass vaccinal. Une façon pour le gouvernement de pousser les oppositions à clarifier ses positions.
Comment le gouvernement espère-t-il convaincre les Français d’accepter ce tour de vis ?
Un conseiller se frottait les mains hier : « ce débat parlementaire, il va être bien difficile pour les oppositions ». On le sait, la crise sanitaire est un casse-tête pour ceux qui ne sont pas aux manettes. Ils n’ont pas les données en main pour se faire un avis. Et ils ont moins de place dans les médias. Cette question du pass vaccinal apporte une nouvelle complication : les oppositions vont devoir se mouiller. Dire ce qu’elles feraient à la place d’Emmanuel Macron si elles étaient confrontées aux vagues actuelles. Hier soir, les socialistes n’avaient par exemple toujours pas défini une position sur le pass vaccinal. Les insoumis, eux, sont farouchement contre. A droite, les Républicains sont pour, mais ils tiquent sur autre chose : le pass sanitaire pour entrer dans les entreprises. C’est un autre volet du projet gouvernemental. Quant à Marine Le Pen, elle dénonce pêle-mêle tout plan, qu’elle trouve « disproportionné ».
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Comment le gouvernement espère-t-il convaincre les Français d’accepter ce tour de vis ? Il veut d’abord montrer qu’il fait de la concertation, bien que l’essentiel soit déjà ficelé depuis le conseil de défense. Alors, le gouvernement a réuni hier, les partenaires sociaux. Et aujourd’hui, il voit les syndicats de fonctionnaires mais aussi les associations d’élus et les parlementaires. Parallèlement, l’exécutif n’écarte pas la possibilité d’abandonner en route le pass sanitaire en entreprise si cette mesure ne tient pas la route juridiquement ou si tout le monde est contre. Ce sera une façon de prendre l’opinion publique à témoin : « vous voyez bien, on ne passe pas en force ». Enfin, le gouvernement est en train de changer de braquet dans sa communication. Les messages deviennent alarmistes sur la déferlante du variant Omicron et sur la saturation des hôpitaux. De quoi préparer les esprits. Mais pas sûr que cela soit suffisant pour amadouer les antivax.
Marcelo Wesfreid