Insultes antisémites, menaces contre leurs enfants… L’inquiétude monte chez les députés qui ont montré leur soutien à la réforme des retraites. Car depuis l’enclenchement de l’article 49.3, le niveau des menaces a monté d’un cran.
Ces violences visent principalement des députés de la majorité présidentielle
Depuis le 16 mars, jour de l’utilisation de l’article 49.3 par le gouvernement, 32 cas de menaces et dégradations ont été recensés. Ces violences visent principalement des députés de la majorité présidentielle comme Benoît Mournet, du parti Renaissance. Lundi dernier, sa permanence de Lourdes a été taguée : « J’ai porté plainte. Là, c’est un tag de peinture, demain ça sera des pierres et après-demain, on va mettre le feu. Il faut arrêter tout de suite cette dérive. Une chose vraiment insultante, infâmante, menaçante, ce sont les lettres et les mails allant jusqu’à des menaces de mort sous le sceau de l’anonymat ».
A lire aussi
Mais les menaces touchent aussi les équipes des parlementaires. « Nous avons un certain nombre de collaborateurs qui n’osent plus aller au travail ou ils y vont la peur au ventre. Aujourd’hui, la grande majorité des parlementaires ont purement et simplement inscrits leurs collaborateurs en télétravail. C’est triste d’en arriver là. Certains parlementaires ont abandonné l’idée d’avoir des permanences et ne font plus ça que dans des lieux tels que des espaces de coworking pour s’assurer qu’ils ne se retrouvent pas seuls dans ces conditions-là » confie François-Xavier Pénicaud président d’une association qui regroupe les collaborateurs d’élus MoDem. A l’Assemblée, une cellule spéciale aide les députés à porter plainte. A chaque fois, c’est « toute l’institution qui est visée » selon le cabinet de la présidente de l’Assemblée, qui se porte désormais systématiquement partie civile.
Laurie-Anne Toulemont
Être insultée, être intimidée, c’était déjà intolérable.
Mais en venir à menacer mon bébé de 4 mois : « il est si petit son rejeton, il pourra pas s’enfuir. Feu, batte de base ball, barre de fer… ».
C’est infâme.
Juste infâme. https://t.co/OFM8JwqC0u pic.twitter.com/MP7Gl1vnLA— Aurore Bergé (@auroreberge) March 24, 2023