Le Front National a été créé il y a 50 ans, le 5 octobre 1972. A cette occasion, Le Parisien demande à Marine Le Pen si elle assume toute l’histoire du FN au RN. La députée reconnaît des « fautes », mais assure que le parti a ouvert des débats inédits à l’époque sur l’immigration et la mondialisation.
Jean-Marie Le Pen, co-fondateur du FN, vient du mouvement poujadiste
Marine Le Pen assure au journal Le Parisien qu’elle n’est pas « une dirigeante soviétique » : « je n’utilise pas une gomme pour effacer ». La présidente du groupe RN à l’Assemblée reconnaît que le mouvement a avancé « en commettant surement des erreurs, des maladresses et peut-être même parfois des fautes mais en ouvrant des débats qu’aucun parti n’avait ouvert avant lui : l’immigration, la critique de l’Union Européenne, la mondialisation et ses dangers ». Le Figaro se penche lui aussi sur ce cinquantenaire du Front National devenu Rassemblement National. Un FN créé un 5 octobre 1972, dans la salle des horticulteurs rue de Grenelle. Ce jour-là, rappelle le quotidien, les familles éclatées de la droite nationaliste française confient les rênes du nouveau mouvement à Jean-Marie Le Pen ancien député poujadiste.
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Alexandre Loubet, député RN : « Je n’aurais pas pris ma carte au FN en 1972 »
Il y a en ce jour de baptême François Brigneau, vice-président du nouveau parti et ancien milicien sous l’occupation, Roger Holeindre, ancien résistant et engagé dans l’OAS, Pierre Bousquet ancien waffen SS au sein de la division Charlemagne ou encore Georges Bidault ancien patron de la droite démocrate chrétienne française, partisan de l’Algérie française qui niera avoir été présent ce jour-là. Le Figaro raconte l’histoire chaotique du parti, les dissidences, celle de Bruno Mégret, de Karl Lang ou de Florian Philippot jusqu’à l’exclusion de Jean-Marie Le Pen lui-même en 2018. Le journal pointe un héritage difficilement assumé par les nouveaux députés du RN, une génération qui n’était pas née en 1972. « Je n’aurais pas pris ma carte au FN en 1972 » déclare au Figaro Alexandre Loubet, député RN de la Moselle. « Moi je viens de Debout La République [parti fondé par Nicolas Dupont-Aignan], je me considère comme une gaulliste sociale » renchérit Anne-Sophie Frigout députée RN de la Marne. Pour la nouvelle génération, le marinisme annihile et remplace le passé. Pour les anciens comme Philippe Olivier ou Wallerand de Saint-Just, il faut assumer son histoire. C’est ce que fera le parti le 6 octobre avec un colloque intitulé « De l’espoir au pouvoir » qui constatera l’évolution des thèses défendues par le parti et cette constante : la persistance d’un le Pen à la tête du Parti…
David Abiker