En cette journée de grève et de manifestations contre la réforme des retraites, désormais adoptée après le recours à l’article 49.3, David Le Bars, secrétaire général du syndicat des commissaires de la police nationale était l’invité de Guillaume Durand sur Radio Classique. Il revient sur la difficulté de gérer les violences urbaines lors des rassemblements.
La situation n’est pas aussi « sensible » qu’en 2019 lors des manifestations des gilets jaunes, assure David Le Bars
12.000 policiers sont mobilisés en France, dont 5.000 à Paris, ce jeudi pour maintenir l’ordre, lors de cette 9ème journée de mobilisation contre la réforme des retraites. Emmanuel Macron a pris la parole hier, sans donner de signe d’apaisement. « Est-ce que ça manque, selon vous ? » a lancé Guillaume Durand à son invité David Le Bars. Le secrétaire général du syndicat des commissaires a souligné que « la police est souvent mise à l’épreuve dans les crises qui s’accumulent et […] qu’il faut la préserver, et faire en sorte de protéger [les policiers] pour faire cette mission essentielle ». Il a d’ailleurs souligné que les grandes manifestations organisées par les syndicats s’étaient « très bien passées » du point de vue du maintien de l’ordre : « il s’agissait de manifestations dialoguées entre les autorités et les syndicats, il faut vraiment leur rendre hommage ». Il pointe toutefois ceux qui , « dans la classe politique, incitent au désordre », et « les professionnels du désordre sur le terrain ». C’est « extrêmement difficile à gérer », admet-il. Pour autant, la situation n’est pas aussi « sensible » qu’en 2019 lors des manifestations des gilets jaunes, assure David Le Bars : « Il y avait des hordes hostiles qui s’en prenaient aux forces de l’ordre et qui pouvaient être en surnombre. Aujourd’hui ce n’est pas la même intensité, même si on est dans une phase critique compliquée ».
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Soupçons de violences policières : David Le Bars pointe « des gestes isolés »
Le haut fonctionnaire de police veut se montrer rassurant : « je lis sur les réseaux sociaux [les messages] de commentateurs qui pensent qu’on est proche d’un coup d’état gigantesque. On n’en est pas là ». Il pointe toutefois l’extrême vigilance des autorités : « un incident grave dans une manifestation, un jeune ou un policier à terre, cela pourrait semer l’embrasement ». David Le Bars évoque aussi les responsables politiques qui affirment que « la police mutile, qu’elle est illégitime », comme le fait le numéro 1 de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon : « la police est là pour protéger tout le monde et le rôle d’un leader politique c’est de faire en sorte d’être raisonnable, ce qui n’est pas [son] cas ». Alors que plusieurs enquêtes sur des soupçons de violences policières ont été ouvertes à Marseille et Paris, Guillaume Durand interroge son invité : « Est-ce que vous pensez aujourd’hui que la police a été impeccable sur les dernières séquences ? ». « La police n’est jamais impeccable parce que le maintien de l’ordre n’est pas une science exacte, et on verra toujours dans du maintien de l’ordre et de la gestion du désordre, des gestes qui peuvent paraître inappropriés. Ce que je souhaite vraiment, sincèrement, c’est qu’en cas de gestes inappropriés, les décisions administratives et judiciaires aillent vite, parce que ce sont des gestes isolés, et ça ne doit pas rejaillir sur l’ensemble d’une institution qui travaille bien en France » a conclu David Le Bars.
Béatrice Mouedine
