Environnement : Emmanuel Macron va réunir les 50 dirigeants des sites industriels les plus pollueurs de France

ROMAIN GAILLARD-POOL/SIPA

Emmanuel Macron s’apprête à partir pour la COP 27 à Charm-el-Cheikh en Egypte. Mais de retour en France, il prépare une initiative pour marquer les esprits, selon Le Parisien.

Emmanuel Macron joue presque les ministres de l’Ecologie

Cela va se passer le 8 novembre à l’Elysée. Et selon les informations du journal Le Parisien, l’Elysée prépare un gros événement avec les 50 dirigeants des sites industriels les plus pollueurs de France. Dans le lot, on trouve des grands noms de la chimie, comme Borealis, Solvay, ou de la cimenterie comme Calcia. Il y aura le leader des gaz industriels Air Liquide, le verrier Arc ou encore Saint-Gobain. Le président aura quelques messages d’alerte à leur faire passer en rentrant de la COP. Il voudra aussi leur annoncer des mesures d’accompagnement alors que la hausse du prix du carbone en Europe pourrait faire fuir quelques-uns de ces champions vers les Etats-Unis.

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Sur le plan politique, la démarche n’est pas anodine. Au fond, le chef de l’Etat joue presque les ministres de l’Ecologie, en rencontrant des patrons de sites industriels. S’il veut enfoncer les mains dans le cambouis, c’est pour mettre la pression dans les tubes, comme disent ses amis, car il s’agit d’accélérer le processus de verdissement. Et l’industrie, représente 20% des émissions de gaz à effet de serre. Alors, il intervient personnellement dans un ou deux gros dossiers.

 

L’écologie, un casse-tête pour l’exécutif en pleine crise énergétique

Il faut dire qu’il y a urgence : le mois d’octobre a été en France le plus chaud jamais enregistré. Et le sujet commence à enflammer les esprits, avec une radicalisation des formes de lutte : les sabotages des bassines dans les Deux-Sèvres, les jets de peinture contre les institutions, ou l’agression sur des tableaux, etc. Pour le président, l’écologie est un casse-tête : il a du mal à engranger des victoires politiques. Son gouvernement a certes dégainé ces derniers jours un plan de sobriété, un plan vélo, a lancé le chantier de la planification écologique. Ce n’est pas rien. Mais dans le même temps, il a subventionné les énergies fossiles à cause de la crise. Chèque sur le fioul, remise carburant, réouverture de la centrale à charbon de Saint-Avold. Il y a en ce moment deux urgences qui se font concurrence… Un pas de deux qui ne pourra pas durer très longtemps.

Marcelo Wesfreid

 

 

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