Emmanuel Macron va devoir revoir ses plans après le retour de la crise sanitaire. L’entrée en campagne n’a plus rien à voir avec celle qu’il peaufinait. Le président avait prévu un programme d’enfer en janvier pour commencer 2022.
Omicron : on connaît sa contagiosité, mais pas encore sa dangerosité
Emmanuel Macron s’attendait à une rentrée chargée, avec le début de la présidence française de l’Union européenne, une réception à l’Elysée, puis un discours à Strasbourg, mais aussi la publication d’un texte sur le Général de Gaulle. Et côté réformes, une loi de programmation sur la sécurité, la fin des relations avec le Conseil Français du Culte Musulman, et la remise du rapport Bronner sur la désinformation, bref, que des dossiers politiques. Que des bombes destinées à envoyer dans l’atmosphère les thèmes de campagne du futur candidat Macron. Mais voilà que le sanitaire change la donne.
A lire aussi
2022 commencera finalement par un débat au parlement sur le pass vaccinal. On sera dans la déferlante du variant Omicron, dont on connaît la contagiosité, mais pas encore sa dangerosité réelle. Emmanuel Macron devra oublier les traditionnelles séances de vœux, ces exercices dont raffolent les présidents pour parler à des catégories professionnelles spécifiques, des clientèles diraient les mauvaises langues. Un ministre disait hier au Parisien : « on voulait vanter nos résultats économiques, la baisse du chômage, la croissance, on ne pourra pas ». Il avait l’air dépité.
Pass vaccinal : Les Républicains voteront, non sans faire entendre leurs critiques
Quid de l’opposition ? Au parlement, le passe vaccinal va obliger les extrêmes à adopter des positions acrobatiques contre le pass vaccinal mais pour la vaccination. Ce sera le cas du Rassemblement national et de la France insoumise. De leurs côtés, les partis de gouvernement, des socialistes aux Républicains, voteront le pass vaccinal, non sans avoir fait entendre leurs critiques. Enfin, hors parlement, Eric Zemmour va faire monter une petite musique : Macron instrumentalise l’épidémie pour éviter de parler des vrais problèmes de Français. C’est ce qu’il vient d’écrire sur son compte twitter. Les opposants aussi voient leurs plans tomber à l’eau. Pas sûr qu’on les revoie haranguer la foule dans des grands meetings. Aucune présidentielle ne ressemble décidément à la précédente.
Marcelo Wesfreid