Emmanuel Macron ne va plus tarder à se déclarer officiellement candidat, c’est une question de semaines. Mais que va-t-il dire à ce moment-là ?
« Emmanuel Macron fait France 2030 »
Le moment de la déclaration de candidature, même si ce n’est qu’une confirmation, n’en reste pas moins crucial. C’est en effet ce jour-là que vous donnez du sens à votre ambition. Il faut dire aux Français pourquoi ils devraient vous confier les clés du pays cinq ans de plus. Alors tout n’est pas encore calé au millimètre mais la tonalité de la campagne et donc d’un éventuel second mandat, transparaît lorsque l’on échange avec les proches du président. « Macron va refaire du Macron pur jus » nous annonce l’un d’eux. « Nous allons ringardiser le champ des propositions de nos adversaires en disruptant à nouveau sur tous les sujets » poursuit-il. Sans trop entrer dans les détails, le premier cercle promet des mesures dans le domaine du travail, dans celui de la justice, en matière de cybersécurité également ou encore sur le chantier de l’égalité femmes-hommes. Et Emmanuel Macron lui-même fait savoir que l’éducation et la santé méritent une refonte en profondeur.
A lire aussi
Emmanuel Macron va essayer d’être à nouveau comme en 2017, le candidat de la réforme. Dans une campagne présidentielle, si le débat tourne autour de vos propositions et si vos adversaires passent leur temps à commenter votre projet plutôt que l’inverse, vous avez déjà fait un grand pas vers la victoire. C’est l’objectif des proches du président de la République : décider du sujet de la conversation. Stanislas Guerini, le patron de LREM a une formule qui résume l’état d’esprit des macronistes : « on a la droite des années 2000, la gauche des années 1990, l’extrême-gauche des années 1970 et l’extrême-droite des années 1930 ». Et Emmanuel Macron ? « Il fait France 2030 » dit-il. Bref, ne comptez pas sur lui pour se présenter en gestionnaire. Il endossera à nouveau le costume du réformateur quitte à bousculer. C’est une stratégie risquée au terme d’un quinquennat de crises. Les samedis de violence des Gilets jaunes, le traumatisme de l’assassinat de Samuel Paty puis le calvaire de la pandémie. Les Français tiennent bon mais sont fatigués. Auront-ils envie de grands chantiers pour changer la vie ou bien d’une pause pour souffler un peu ? Emmanuel Macron parie sur le changement. Son salut et celui de pays résident à ses yeux, dans le mouvement.
David Doukhan