« La récréation est finie » titre ce matin le Courrier Picard, pour souligner le durcissement des mesures anti-covid. Le masque obligatoire en ville à Marseille et désormais à Paris fait la une des Echos, du Figaro et du Parisien-Aujourd’hui en France.
Frédéric Vézard du Figaro appelle à « renoncer à notre amour de la polémique pour se serrer les coudes »
Le gouvernement hausse le ton, lance le quotidien, tandis qu’en page 2 l’éditorialiste Frédéric Vézard fait appel à notre sens du collectif et nous dit ceci : « Le moment est sans doute venu de renoncer, provisoirement bien sûr à notre amour de la polémique, de la contestation et de la liberté individuelle pour se serrer les coudes. Porter un masque n’est qu’un modeste sacrifice au regard de ce qui nous attendrait si la France était contrainte à un nouveau confinement ». Il a raison mais si vous jetez un œil aux journaux, vous verrez que la France et la presse ne sont pas du tout disposés à renoncer aux polémiques. Le thème de l’insécurité rattrape celui de la sécurité sanitaire.
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« L’ensauvagement » fait la une de Valeurs Actuelles, l’insécurité culturelle et l’islam la une du Point, le magazine Causeur en rajoute, qui titre « Justice pour la police ». Alors que le gouvernement entend protéger les Français du Covid, une petite musique monte, monte dans l’opinion : protégez-nous plutôt de l’insécurité. Emmanuel Macron est en effet rattrapé par l’insécurité, peut-on lire dans le Parisien. « On aurait tort de reléguer cette question au second plan » explique au Parisien un poids-lourd de la majorité, « notre société vit en ce moment une époque d’une violence inouïe » et le quotidien de revenir sur ces violences de l’été qui ont ému l’opinion et interpellé les pouvoirs publics : du tabassage d’un homme dans une laverie en Seine Saint-Denis au chauffeur de bus de Bayonne sans oublier le saccage des Champs Elysée après le Match PSG/Bayern. Evidemment, le gouvernement fait tout ce qu’il faut et consacrera son prochain séminaire du 9 septembre à ces questions.
Philippe Goujon : les collectifs citoyens « sont les nouveaux lanceurs d’alerte » #Société https://t.co/tGRlB1vcBf
— Le Figaro (@Le_Figaro) August 27, 2020
« Faudra-t-il que les citoyens se fassent justice eux-même ? » s’insurge le député Pierre Charon
Mais le sujet de l’insécurité persiste dans vos journaux via ces « collectifs citoyens qui forcent l’Etat à agir face à l’insécurité » et auxquels le Figaro donne de la visibilité. Exemple avec la plainte déposé contre l’Etat par le collectif d’un quartier nord de Marseille qui s’est organisé sous la bannière « Vivre à Verduron, stop aux rodéos », autre exemple à Amiens avec des habitants qui submergent les autorités de lettres recommandées. Les citoyens se mobilisent et Pierre Charon député LR n’hésite pas à brandir l’ultime avertissement : faudra-t-il que ces citoyens se fassent justice eux-mêmes ? A Lyon, 3800 personnes excédés par les incivilités ont rejoint la page Facebook « Presqu’île en colère ».
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Mais le Figaro a raison de se demander « qui est derrière ces collectifs ? » Parfois des opposants politiques ou des blogueurs solitaires qui ne représentent qu’eux-même. Mais souvent, il y a un vrai ras-le-bol et la récupération du vocable collectif et lanceurs d’alerte n’est plus le monopole des actions menées par des gens proches de la gauche ou dont la gauche soutient les revendications. Le lanceur d’alerte citoyen, explique Philippe Goujon, maire du 15e à Paris, ça peut être un riverain, l’habitant d’un quartier. Pour un responsable de la sécurité à Paris, ces associations, ces collectifs sont utiles, ce sont des vigies.
David Abiker