VILLAZON Rolando

(1972- ) Ténor

Chanteur, metteur en scène, directeur artistique, animateur de télévision et de radio : l’expression « avoir plus d’une corde à son arc » s’applique parfaitement à Rolando Villazón. Doté d’une fabuleuse énergie, il mène, depuis plus de vingt ans, une carrière unique, dans laquelle son talent n’a d’égal que sa passion.

Rolando Villazón en 10 dates :

  • 1972 : Naissance à Mexico
  • 1999 : Trois Prix à Operalia, et débuts internationaux à Gênes et à Lyon
  • 2000 : Débuts à l’Opéra de Paris
  • 2005 : Triomphe à Salzbourg dans La Traviata
  • 2007 : Contrat d’exclusivité chez deutsche Grammophon
  • 2008 : Artiste Lyrique de l’année aux Victoires de la musique classique
  • 2011 : Première mise en scène, Werther de Massenet
  • 2014 : Premier livre, Jongleries
  • 2017 : Directeur artistique de la Mozartwoche à Salzbourg
  • 2019 : Emission « Rolando Solo » sur Radio Classique

Rolando Villazón est un artiste éclectique, au talent protéiforme

Né à Mexico le 22 février 1972, Rolando Villazon intègre à l’âge de 11 ans l’Académie des Arts du Spectacle Espacios de sa ville. Une formation qu’il va ensuite poursuite aux Etats-Unis, à l’Opéra de Pittsbburgh, puis à l’école de chant de l’Opéra de San Francisco, qu’il intègre en 1998, avec comme professeur la grande soprano Joan Sutherland. L’année suivante il se présente au prestigieux concours de chant international “Operalia-Placido Domingo”. Il y remporte le Deuxième prix, le Prix de la Zarzuela et le Prix du public. Des prix qui lui vont d’autant plus droit au cœur, que Placido Domingo est son modèle. Dans une interview à l’Express en 2006, Rolando Villazón expliquait qu’après avoir entendu Domingo, il a acheté tous ses disques, et qu’il a pu ainsi découvrir le répertoire de l’opéra. Cette même année 1999 marque ses débuts sur scène à Gênes, dans le rôle de Des Grieux dans Manon de Massenet. En décembre 1999 il fait ses premiers pas lyriques en France, à l’Opéra de Lyon dans Rodolfo dans La Bohème de Puccini. En mai 2000 il débute à l’Opéra de Paris dans celui d’Alfredo dans La Traviata de Verdi. Très rapidement il est invité sur les autres grandes scènes internationales, l’Opéra de Vienne, le Covent Garden de Londres, la Scala de Milan, le Staatsoper et le Deutsche Oper de Berlin, ainsi que le Met de New-York. En 2005 il triomphe au festival de Salzbourg dans La Traviata aux côtés d’Anna Netrebko. Une distribution et une production qui feront date.

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Rolando Villazón a chanté les grands rôles du répertoire à travers le monde

Les rôles interprétés par Rolando Villazon traduisent un grand éclectisme artistique. Outre Des Grieux, Rodolpho et Alfredo, il chante le rôle-titre de Werther de Massenet, Nemorino dans L’Elixir d’Amour de Donizetti, Hoffmann dans Les Contes d’Hoffmann et Lensky dans Eugène Onéguine de Tchaïkovsky. À partir de 2013 il inscrit à son répertoire plusieurs rôles mozartiens : le rôle-titre de Lucio Silla, Don Ottavio dans Don Giovanni, Ferrando dans Cosi fan tutte, Belmonte dans L’Enlèvement au Sérail ainsi que Papageno dans La Flûte enchantée. Il a aussi interprété le rôle-titre de Don Carlos de Verdi, celui de Faust de Gounod et de Pelléas dans Pelléas et Mélisande de Debussy. Son répertoire va même jusqu’aux prémices de l’opéra. C’est ainsi qu’en 2017 il chante le rôle-titre du Retour d’Ulysse de Monteverdi au Théâtre des Champs-Elysées. Cette riche carrière sur scène est interrompue pendant quelques mois en 2009 en raison d’une intervention chirurgicale. Rolando Villazón profite de la période de convalescence pour mener à bien un projet qui lui tenait à cœur depuis plusieurs années : l’écriture. Ce sera Jongleries, qui sortira en France en 2014. Depuis, deux autres livres sont parus, Malabares et Amadeus à bicyclette. Dans ce dernier Mozart y occupe une place centrale, tout comme il occupe dans le cœur de Rolando Villazón une place à part. En 2017 dans une interview au Figaro il expliquait que Mozart « est devenu, au fil de ces années à côtoyer sa musique et ses écrits, un ami. Je ne parle pas de compagnonnage artistique mais d’accompagnement fraternel. J’adore la littérature. Quel que soit le compositeur que j’aborde, j’aime lire tout ce que je trouve à son sujet pour m’en approcher. » C’est ainsi qu’il voit en Verdi un « grand-père » et en Wagner un « dieu lointain que l’on craint. » D’ailleurs Rolando Villazón a cette rare faculté de rendre vivants les compositeurs dont il parle ! Avec une affection toute particulière donc pour Mozart, qui est à ses yeux « le plus grand compositeur, pas de l’histoire de la musique, mais de l’humanité. » C’est, selon lui, cet amour pour Mozart qu’il l’a conduit à accepter, en 2017, de devenir le directeur artistique de la Mozartwoche de Salzbourg, puis en 2021 le directeur artistique de la Fondation Mozarteum dont il est par ailleurs ambassadeur.

« Une furtiva lagrima » de L’Elixir d’amour de Donizetti (2004)

 

 

Rolando Villazón, est aussi metteur en scène, et animateur télé et radio

En 2011, à l’Opéra de Lyon, il donne une nouvelle direction à sa carrière : la mise en scène, avec un ouvrage qu’il connait bien pour l’avoir chanté, Werther. Depuis, Rolando Villazón a signé dix autres mises en scène, dont Platée de Rameau, Les Puritains de Bellini, ou encore L’Elixir d’Amour et La Somnambule de Donizetti. L’éclectisme de Rolando Villazón ne s’arrête pas là. Il est également animateur de télévision et de radio. Depuis septembre 2019 il présente une émission quotidienne sur Radio Classique : « Rolando Solo », tandis que sur Arte il anime « Stars de demain ». L’une de ses autres passions, peut-être moins connue, est le dessin. En 2011 il a signé les illustrations d’un livre paru en Allemagne, et il n’est pas rare qu’il agrémente ses dédicaces à ses fans d’un petit dessin. Pour autant, cette diversité artistique n’est pas la préparation d’une reconversion. Rolando Villazón affirme qu’il revient à ce qu’il a toujours fait. “ Enfant, je jouais en racontant des histoires, je mettais en scène, j’écrivais, je chantais. Tout cela répond à un même désir : transformer le réel.” déclare-t-il au Figaro en décembre 2017. La carrière de Rolando Villazon s’est aussi exprimée au disque. Tout d’abord chez Virgin Classics, puis à partir de 2007 au sein de Deutsche Grammophon. Au total il a enregistré plus d’une vingtaine de CD et de DVD dont certains ont reçu diverses récompenses. Rolando Villazón a par ailleurs été sacré “Révélation Internationale “ aux Victoires de la Musique en 2003, puis Artiste Lyrique de l’Année en 2008. Doté d’un immense talent, d’une énergie hors norme, et d’une joie de vivre communicative, Rolando Villazón est aussi un être particulièrement attachant. Si, en conclusion, il fallait le définir, le mieux serait de reprendre ces quelques mots qu’il livrait à l’Express en 2006 : “Dans la vie, je suis extraverti, romantique, un peu excessif, mais toujours très sociable et attentif.”

 

Jean-Michel Dhuez

 

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