« Aux grandes femmes la patrie reconnaissante ». En ce 8 mars, journée de lutte pour les droits des femmes, les regards se tournent vers l’Iran et les femmes qui s’y battent pour leur liberté.
« Femme, vie, liberté » est le slogan de la révolte iranienne
En France, plusieurs actions dans des lieux culturels sont dédiées aux femmes iraniennes, près de 6 mois après le début de la contestation contre le joug islamique. Une chanson est aussi dévoilée en ligne aujourd’hui en leur honneur : celle de la chanteuse lyrique iranienne Anousha Nazari. Vêtue d’une longue robe noire, les cheveux ramassés en chignon, Anousha Nazari s’avance, seule, sur la scène du Théâtre des Champs Elysées. La mezzo-soprano interprète « Toi, mon désir », une chanson d’amour du folklore persan, qu’elle fait aujourd’hui rimer avec « Femme, vie, liberté », le slogan de la révolte iranienne.
« Avec ce qui se passe en Iran, il y a beaucoup d’espoir, mais c’est très triste et douloureux » confie-t-elle. Chanter en solo sur scène, c’est aussi un acte de rébellion pour cette trentenaire. « En Iran, il est interdit pour les femmes d’apprendre le chant. J’ai dû étudier chez des professeurs particuliers. J’ai été admise dans plusieurs chorales et à l’Orchestre symphonique de Téhéran qui est très prestigieux, mais c’était toujours en tant que choriste et non pas soliste. Cela ne suffisait pas à mon bonheur » assure la chanteuse. Anousha Nazari s’est installée en France en 2016. Cela fait près de deux ans qu’elle n’a plus revu sa ville natale près de la mer Caspienne : « J’ai décidé de ne plus rentrer en Iran pour avoir la liberté de m’exprimer à travers mon art ». Malgré la censure et les coupures d’internet, elle espère que sa chanson pourra aussi être écoutée en Iran avant de pouvoir, un jour, l’interpréter elle-même sur une scène iranienne. Anousha Nazari sera en concert le 25 mars à la Cité universitaire de Paris.
Laurie-Anne Toulemont