Berlioz a révolutionné l’orchestre. Compositeur, critique musical, et chef d’orchestre, cet homme à la volonté de fer s’est même fait producteur de concerts pour mieux promouvoir ses œuvres. Son catalogue est assez restreint mais touche à tous les genres. Et quels chefs-d’œuvre !
Ses partitions sont trop novatrices pour l’époque, et Berlioz peine à décrocher le Prix de Rome
Berlioz est né en 1803 à La Côté Saint André (Isère), mais ne rêve que de monter à Paris. Car c’est dans la capitale que se joue alors la modernité artistique française. Berlioz s’installe donc à Paris à 18 ans. Il délaisse les études de médecine préconisées par son père lui-même médecin, et se consacre à sa vocation : la musique. A l’époque, la voie royale pour se faire connaître du monde musical est le Prix de Rome, un concours de composition très difficile qui perdurera jusqu’en 1968. Berlioz tente sa chance 5 fois pour le décrocher ! En 1830 il compose la Symphonie fantastique, qui va révolutionner la musique orchestrale. Cette œuvre raconte en cinq mouvements une histoire en partie autobiographique. Berlioz aime les récits en musique, comme la plupart des romantiques. Il s’inspire de Byron (Harold en Italie), Shakespeare (Roméo et Juliette), et Virgile (Les Troyens).
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Berlioz dirige lui-même ses œuvres, et gagner sa vie comme critique musical
Ses œuvres déroutent le public de l’époque. Mais Berlioz fait fi des commentaires et caricatures, et continue de tracer sa propre voie. Il n’est pas insensible au succès et à la notoriété, loin sans faut, mais il refuse de faire des concessions sur son art pour suivre le goût du jour. Il se montre d’ailleurs implacable envers ses pairs. Car, parallèlement à la composition, Berlioz gagne sa vie comme critique musical. Ses articles encensent Gluck et Beethoven, mais attaquent vivement nombre de contemporains. Berlioz ne prend d’ailleurs pas position uniquement sur le papier. Il voyage beaucoup, jusqu’en Russie, pour promouvoir ses œuvres. Chef d’orchestre, organisateur de concerts, il cumule toutes les fonctions. La reconnaissance va finir par venir, à l’étranger mais aussi en France. Il reçoit même la Légion d’honneur en 1839. Mais cela ne lui suffit pas. C’est un insatiable, un perpétuel insatisfait. Pourvu d’un ego de belle taille et d’un caractère irascible, Berlioz est pétris de paradoxes et toujours à court d’argent. Il meurt en 1869, en laissant à la postérité des œuvres grandioses et une nouvelle manière d’envisager l’orchestre.
Sixtine de Gournay
1) La Damnation de Faust, la Marche hongroise (Orchestre Philharmonique de Berlin, Herbert von Karajan)
2) La Symphonie fantastique, 2ème mouvement “un bal” (Orchestre National de France, dir. Leonard Bernstein)
3) Les Nuits d’été, La Villanelle (Anne-Sofie von Otter, Les Musiciens du Louvre, dir. Marc Minkowski)
4) Les Troyens, Marche (Orchestre de Detroit, dir. Paul Paray)
5) Harold en Italie (Antoine Tamestit, Orchestre Symphonique de la Radio de Francfort, dir. Eliahu Inbal)